LE GÉNIE BLONDE

Une énigme peut être.
Une surprise, sans doute…
Mais indéniable. 
Car j’en fus le témoin 
Totalement pantois.
L’histoire est simple
Quelqu’un est confronté 
À un problème 
Qui dépasse sa connaissance 
D’un univers numérique 
Aussi étranger, pour lui,
Que l’epanapleste
Peut l’être pour qui 
N’est pas réthoricien dans l’âme.
Bref, il ne comprend que couic… 
Il a bien chopé un GIF
Sur la toile, 
Déjà un exploit 
À sa mesure.
Il l’envoie à la blonde
Elle, reçoit juste
Quelques lignes
Commençant par « http:// and so on »
Étonnée par ce galimatias 
Elle lui téléphone 
Manifestant son incompréhension 
Lui, reste coi. 
Quoi qu’il en soit 
Car il n’y pige que dalle. 
Il a simplement voulu
Envoyer une image qui bouge
Et tout a bougé !
Dans l’espace digital
L’image s’est convertie 
En idiome inconnu.
Partie, l’animation…
À la place, un gloubiboulga
Qui tel un charabia
Lui fait perdre son latin…
Bon sang de bonsoir !
Comment se fait-ce ?
Sans savoir ce qu’il en est
Elle lui préconise 
D’essayer
Quoi ?
Elle n’en sait pas grand-chose…
Mais qui ne tente rien n’a rien…
Au bout du bout,
Avec une patience admirable
Et suite à de multiples conciliabules
(Comme dirait le Pape),
L‘http contourne les pièges
De l’univers 2.0
Version updatée.
Se joue des firewalls
Et autres obstacles à la con…
Sachant qu’en matière de connerie
L’humain reste la référence…
Et l’image reprend vie !
Lui se répand en remerciements
La complimente sur son talent
D’avoir mis fin à son embarras
Dont il se trouve, enfin, débarrassé !
Elle fait la modeste.
Pour cause.
Consciente de n’avoir rien pigé 
Au dysfonctionnement 
Dont il lui parlait.
Mais heureuse 
D’avoir réglé
Ce qui nécessitait de l’être.
Bien qu’elle n’ait rien comprendu
Elle l’avait résolu.
Mystère ? 
Miracle ?
Non.
Tout simplement du génie 
Le Génie.
Le Génie Blonde…

Léo Myself – « Le génie, c’est de ne faire jamais la même chose, en espérant un résultat dont on ne sait rien » – Librement adapté d’Albert Einstein et de son ouvrage « E=mc2, comprenne qui pourra » – Port de la Lune, vers l’an et des poussières

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PROJET QUI DURE

En est-ce vraiment un ?
Ou juste un concours de circonstances ?
Une fatalité ?
Quoi qu’il en soit 
Un jour
On y est…
Et l’on doit endosser 
Cette responsabilité 
Avoir fait naître 
Avoir procréé 
Un être 
Qui ne demandait rien
Simple collision 
Entre le « têtard »
Qui a gagné la course
Et l’ovule fécondé.
À l’arrivée 
Un enfant.
Un mioche, un drôle 
Une nouvelle vie
Éclosant ici
Sans l’avoir voulu.
On se trouve alors
À exercer un rôle 
Dont nous ignorons tout.
Sauf d’avoir été enfant
Nous-mêmes.
Inversion du jeu.
Apprendre à faire
Ce que nous avons
Toujours voulu défaire
De ce que nous refusions
D’apprendre
Curieux tour de passe-passe
Que la vie nous propose.
Bien sûr, nous n’avons jamais appris
À être des enfants
On nous l’a enseigné 
Inculqué
Pourtant, rien ni personne 
Ne nous a préparé 
À devenir parent
Alors on se démerde
Comme on peut.
On essaie de faire au mieux
Sans être certain
De, vraiment, y parvenir.
Ce n’est qu’après 
Plus tard.
Lorsque les enfants
N’en sont plus
Ils ont grandi.
Devenus adultes
Ils oublient sans doute
Qu’ils sont toujours
Nos petits
La chair de notre chair 
Et que rien n’y fera
Rien n’empêchera 
D’être celle, et/ou celui
Par qui leur vie en est une…
Aujourd’hui vieux,
Nous ne souhaitons rien.
Rien d’autre
Qu’ils se rappellent toujours
Qu’ils ne sont pas là par hasard.
Qu’ils sont là
Parce que nous avons fait en sorte.
Qu’après avoir tiré un coup,
Ce ne soit pas un coup d’essai.
Parce qu’il nous revient
De le transformer
En coup de maître.
En toute modestie.
Notre seule ambition 
Est leur bonheur.
Qui sera aussi 
Le nôtre.
Si notre progéniture
Ressemble bien
À un projet qui dure…
Ni plus
Ni moins.

Léo Myself – « Les 30 premières secondes sont faciles » – Burdigala 2023 

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TOUT AUGMENTE !

Comment ? Quoi ? Qu’est-ce ?
J’apprends que cette nuit
En toute filouterie,
Pendant qu’on fêtait Saint Sylvestre,
Célèbre pour avoir multiplié les pins,
Et bien, je découvre 
Totalement éberlué 
Que 2022 est passé à 2023 !
Je me dis alors,
Après avoir dissipé mon éberluage, 
Que même les années
Subissent l’inflation !
Nom d’une pipe en bois !
Fallait s’y attendre.
Pas besoin d’être une lumière 
Pour savoir que l’électricité 
Aurait une grosse surtension
Sur son prix.
Ni d’être champion du 4×4
Pour deviner l’explosion
Des tarifs de l’essence.
Et que le coût du gaz
Nous filerait un tel mal au bide…
Pourtant, d’après les infos 
Très fiables, collectées sur CNews
Et corroborées par d’autres médias 
À la réputation aussi incontestable,
Paraît qu’on n’y pourra rien.
Voire moins que rien.
C’est dire.
Que le rien, lui, 
Est plutôt dans une inflation inversée.
Comme qui dirait une déflation…
Ce qui se produit, en général,
Juste avant la déflagration.
Parce qu’à force, l’étincelle 
Va bien parvenir
À faire déborder le vase !
En outre, comme dirait l’autre gourde,
Il semble probable
Qu’on nous refasse le coup.
D’ici 365 jours.
Ou 366.
Rapport à l’inflation.
Bien sûr.
Trêve de tergiversations.
Nous aussi, on va l’avoir.
Notre inflation perso 
Dans les mois à venir.
C’est pourquoi
Je vous souhaite 
Des meilleurs vieux,
D’être des meilleurs vieux…
Puisqu’on le sera 
Ou qu’on l’est
Un jour ou l’autre.
Cherchez pas
C’est l’inflation !
Et 2023
C’est l’anflation…

Léo Myself – De temps à autre – À « Un m’ment donné », chef-lieu d’Imanol

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JEUNE INTERMITTENT

État d’âme
Brinqueballé constamment.
Entre ce je fus.
Ce que je suis.
Et ce que j’aimerais être.
Ce n’est pas une fusion.X
Ni une confusion.
Une cohabitation davantage.
C’est jouissif
Autant que poussif.
Pas facile de démêler.
L’idéal du banal.
Le cru du cuit.
J’aurai pu choisir.
Un autre titre.
Par exemple « vieune ».
Néologisme.
Inventé tout à trac.
N’en déplaise à l’Académie.
Ses verts.
Et ses palmes.
Sensées permettre.
La natation en eaux troubles.
Où se distinguent.
La novlangue.
Du nouveau parler.
C’est la différence.
Entre langue vivante.
Et celles qui sont mortes.
Décédées, certes.
Pourtant nous ne refusons pas.
Leur héritage.
Nous l’accueillons à bras ouverts.
C’est un terreau bienvenu.
Pour les semences à venir.
Pour la vie à engendrer.
Les expressions à imaginer.
Décrivant ce monde.
Que nous ignorons.
Par abus de certitudes.
Par manque de créativité.
Englués.
Figés
Dans ce que nous avons appris
Incapables de concevoir.
Tout ce qui nous reste.
À inventer.
Putamerdechié !
Depuis toujours, nous avons été.0
Des éponges.
Des buvards.
S’imprégnant sans état d’âme.
Des idiomes0
Pas tant idiots.
De nos envahisseurs.
De nos conquérants.0
Comme nous l’avons fait.
Avec nos ancêtres gaulois.
Francs, plus ou moins.
Conquistadors de terres lointaines.0
Qu’ils n’ont jamais connues.
Les historiens servent à ça.
À raconter un passé,
Pas dérangeant.
Pour le présent.
Au parfait du subjectif.
Si pratique.
Si commode.
Pour ne rien regarder.
Surtout pas en arrière.
À peine devant.
En tout cas pas ailleurs,
Pas au-delà,
Des frontières.
Du connu.
De l’acceptable.
Validé.
Tamponné.
Authentifié.
Qui sait aujourd’hui ?
Qu’algorithme vient de l’arabe.
Comme algèbre.
Qu’hussard est d’origine hongroise.
Que clavicule veut dire « petite clé » en latin.
Ou que les Vikings nous ont offert le duvet ?
Et l’ouragan de l’arawak « huracán » ?
Simples exemples.
De ce que nous sommes.
Fruits de mixités.
De mélanges.
Imprévus.
Imprévisibles.
Soumis aux aléas.
Des conquêtes.
Des replis.
Des stratégies.
Quoi qu’il en soit 
Nous en sommes la conclusion 
Provisoire.
Évidemment.
Juste témoins 
Du mouvement.
De cette évidence.
Si nous évoluons.
C’est à cause 
De ce qui nous entoure.
À nous de le choisir 
Ou de le combattre.
D’en rester au vieux françois.
Ou d’être en avance
Comme j’espère le pouvoir.
Sur l’ancien monde.
Post moderne
Avant d’être 
Pré-curseur.
Tout dépend.
De la place du curseur,
Un vieune.
Vieux.
Dans sa physiologie.
Jeune.
Dans sa psychologie.
Ou son état d’esprit.
Si tant est que son esprit 
Soit encore en état
D’y croire.
Ce n’est rien d’autre.
La vie qui s’étiole.
La tête dans les étoiles.
Ce n’est rien d’autre.
Être vieune…

Léo Myself – Chroniques d’un Futur Imaginaire – 2022 d’après ce qu’on dit 

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OUATEZAPP

Précisément.
Qu’advient-il ?
Lorsque plus rien ne fonctionne.
Quand la communication ressemble.
À une épreuve de sport extrême.
Une plongée dans l’inconnu.
Une expérience d’outre réel.
Quand la vraie vie dépasse.
La plus inimaginable fiction.
Précisément.
C’est l’unique intérêt.
De ce qui advient.
Alors qu’imprévu.
La surprise y puise son essence.
Le carburant nécessaire.
Au moteur de notre vie.
Découvrir. Apprendre.
S’épanouir.
De ce que nous ne savions pas.
Lever le rideau.
De nos idées reçues.
Ouvrir grand les volets.
De nos certitudes.
Autant d’œillères.
Qui obstruent.
La vie telle qu’elle est,
Si on ne lui laisse.
Aucune possibilité.
D’être dévoilée. 
D’être libérée.
Des entraves.
Si bien installées.
Des histoires,
Si bien contées,
Qu’elles finissent.
Par sembler.
Notre seule.
Réalité.
Il nous revient un seul devoir.
Nous interroger.
Chercher ce qu’il y a derrière.
Ce qu’il y a vraiment.
Au-delà des croyances.
Des certitudes.
Qui nous sont offertes.
Comme on offre.
À manger.
Aux affamés.
Aux rassasiés, le bonheur.
Aux assoiffés, un peu d’eau.
Suffisante pour avoir envie.
De vivre,
Plutôt que subsister.
De s’éteindre.
Plutôt que crever.
Infime instant,
À l’échelle de l’univers.
Nos vies sont aussi éphémères.
Qu’une suspension.
De quelques millisecondes.
Aussi brèves soient-elle.
Qu’un hiatus.
D’un réseau social.
Qui en a juste le nom.
Mais pas la fonction.
Juste nous donner la sensation.
D’être si bien.
Dans ce flocon.
Dans ce cocon.
De ouate.
Genre OuateZapp…

« What the fuck ? » (traduit par Nelson Montfort, d’après François Rabelais – 1494/1553)

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PARAPHASIE OU LES MOTS MAL TRAITÉS

Tout d’abord, les vaches aussi.
En souffrent.
D’être mal traitées.
Ou d’être traites en des pis.
Du bon sens.
Raison pour laquelle.
Je ne vais pas y aller.
Avec avec le dos de la main morte !
La paraphasie est simplement une forme
D’aphasie.
Ce n’est pas chinois à comprendre !
Exemple : chez Darty ou Boulanger 
Demander un « déconneur »
Pour recevoir Banal Plus
Ou Anal Plus.
Ça dépend des jours.
Tant que ça fonctionne en Bloutouffe.
Comme l’a fait Harald le Wiking.
Et qu’on peut aller sur Youteub.
Sans faire la queue…
Sans chercher midi à Katmandou.
Bref, ce n’est pas sans qui trop tôt.
Demander un pull ras du cul
Alors qu’on cherche uniquement 
Un chandail à col rond
Qui évite d’être dépoitraillée…
Le doute s’insinue.
Voire s’insère.
Car il ne ment pas.
Ce lapsus est authentique.
Autant que les tics.
Linguistiques.
Déguisant les pensées.
Maquillant l’épanché.
Décors transfigurant l’écorce.
Du bois dont on fait les fuites.
Apparats sans pareils.
Jolies désillusions 
Travestissant nos illusions.
Paraphasie ou para facile ?
Cachemire des caches-murs 
Douillette enveloppe 
De nos errances
Interlopes… 
Prendre la poudre de sansonette
Ou choisir la roupie d’escampette ?
C’est miction impossible 
Dirait Tome Crouse.
Pas grève.
L’important c’est de se comprendre 
Au lieu de de prendre pour des cons.
Soyons tolérants.
Soyons contre le fatanisme.
Sinon, tout droit vers l’envers.
L’envers c’est les apôtres
Disait Jean-Sol Partre.
Il n’était pas loin d’avoir raison 
De ne pas avoir eu tort.
Tout est question de détail.
De poil du cul.
Et un versement…

Léo Myself – Le tout et son contre air – Extrait de « Point de vue de nulle part » – Quelque temps avant Plutarque

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ICI ET LÀ

Éphémères.
Ils nous donnent 
Des idées de voyages
D’où qu’ils naissent
Où qu’ils aillent
Ils ne sont jamais du même endroit
Futiles, incertains, volages
Ils n’ont pas d’âge 
C’est pour cela
Qu’on ne leur dit jamais
Joyeux anniversaire. 
De passage
Ils devraient nous inciter
À réfléchir… 
Passage
Ou pas sage ?
L’un dépend sans doute
De l’autre 
Que peut-on prendre au sérieux ?
Quand rien ne l’est
La vie est une farce
Qui débute dans un cri
Et se termine dans un gémissement.
Tout n’est que souffle
Vent.
Air.
Promenant à l’infini
Ces amas cotonneux
Ces formes incertaines 
Mouvantes
Toujours en vie
Jusqu’à la pluie
Les nuages sont à l’image
De l’inattendu 
De l’incertain 
Ils peuvent sembler nous sourire 
Et, l’instant d’après,
Nous pisser dessus.
Ils n’obéissent pas
Ils ne contestent pas
Ils ne se révoltent pas
Car ils savent
Qu’ils ne sont là
Que pour un temps
Qu’ils ne savent pas.
Mais ils s’en foutent
Les nuages
Personne ne leur a jamais demandé
Leur avis.
C’est plutôt bien.
Ils n’en n’ont pas.
D’avis
De vie.
Ils sont.
Ils ne sont pas.
Ils vont
Viennent
Ici 
Ou là.
Ailleurs
Peu leur importe.
Rien n’est figé 
Ils sont libres 
De se laisser aller
Où les poussent la brise/bise.
Aucun destin.
Aucun dessein.
Innocents. 
Jusqu’aux noms savants.
Dont nous les affublons.
Cumulomachinchosus.
Stratobidulus.
Nimboridiculus.
Ils s’en moquent
Ils ne sont pas latins
Le latin est une langue morte.
Eux bien vivants.
Le temps du temps.
Qu’il fait
Qu’ils font.
Au hasard de leurs divagations 
C’est sans doute pourquoi
Je les aime tant.
Les nuages
Aucune question.
De l’un pour l’autre
Simplement le plaisir. 
De les voir errer 
Sans attache.
Ils nourrissent
Mon espoir.
D’un jour être comme eux
De passage
Libre.
Et léger
Comme un nuage 

Léo Myself – Bulletins Météo et Bas – Sixième temporalité avant le reste

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