NOSTALGIE

Du grec « nostos » (retour) et « algos » (douleur).
Semble signifier le regret de « ce qu’il y avait avant ».
Pourtant, avant, il n’y avait pas, chez tout le monde.
Un réfrigérateur, une télé, le wifi, internet.
L’eau courante, les smartphones, Wikipedia, FesseDeBouc.
Et tout le toutim.
Néanmoins, nous avons survécus.
Inconscients de ce qui nous manquait.
Puisqu’il n’existait pas.
Pas encore.
Aujourd’hui, la question n’est pas de répondre à nos besoins.
Mais d’en créer la réponse avant même de les avoir susciter.
C’est un peu comme si l’air n’avait pas existé.
Avant d’avoir réalisé qu’il nous était vital,
Respirer au lieu de se laisser asphyxier.
Être nous.
Au lieu de ce que nous possédons.
Bien entendu, j’écris et je publie.
Grâce à cet outil, genre « I » truc.
Précisément.
I. Prononcer « aïe ».
Et là, ça fait mal.
Je ne vis pas le regard fixé.
Sur un futur antérieur.
Du subjectif.
Je vis là.
Ici.
Maintenant.
Sans regret.
Tout en venant d’une autre époque.
Le cul entre deux chaises
La vie entre deux univers.
Qui ne se regardent pas.
Qui ne se reconnaissent pas.
Qui ne se comprennent pas.
Parce qu’ils ne veulent pas.
S’entendre.
S’écouter.
Se parler.
Afin de partager.
Ce qu’ils peuvent.
Se donner.
S’offrir.
Se faire cadeau.
De ce présent inestimable.
Qu’hier peut faire.
À cet aujourd’hui.
Orphelin par choix.
Démuni de racines.
Privé de ses origines.
Non.
Je n’éprouve aucune nostalgie.
Je jette un œil.
Sur la vie actuelle.
Sur la vue actuelle.
Et je ressens un manque.
De perspective.
Question de regard.
Sans doute.
De vision.
Peut-être.
Parce que je suis un vieux machin.
Qui n’a pas envie.
D’être une vieille machine.
Qui pourtant pourrait.
Encore être utile.
Parce qu’elle fonctionne toujours,
Et plutôt bien, même.
Aucune nostalgie.
J’aimerai seulement.
Que les espoirs d’aujourd’hui.
Puissent être.
Les promesses de demain.
Faites-le.
Avant tout pour vous.
Aussi un peu.
Pour corriger nos erreurs.
Après tout c’est la loi des générations.
Que les vieux cons.
Se voient rachetés.
Par des jeunes.
Qui le soient moins.
À condition d’avoir compris.
La théorie de Darwin.
Non, ce n’est pas un footballeur.
Ni un DJ célèbre.
Bande de petits cons.

Léo Myself – Les temps  futurs sont à venir- 2145 Bercier Plage (ancien quartier de Bordeaux devenu une île depuis le Grand Submergement) 

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CE QUI NE MEURE JAMAIS

C’est ce qui m’a contaminé.
Le jour où nos chemins se sont rejoints.
Un peu après, en fait.
Lorsque les ressentis sont devenus.
Des émotions.
Inconnues.
Renversantes.
Mettant une grosse branlée.
À mes premières impressions.
Quand j’ai pris conscience.
Du sens que prenait ma vie.
De la direction indiscutable.
Qu’elle avait à suivre.
Pas besoin de réfléchir.
L’évidence échappe à l’analyse.
C’est ainsi.
Rien à discuter.
Pas la peine d’hésiter.
Pas la peine de résister.
Se laisser porter.
Transporter. 
Et se poser.
Là.
Où je devais parvenir.
Là.
Où je pourrai devenir.
Qui j’avais toujours rêvé.
Être.
Entier.
Complet.
Imparfait, sans doute.
Mais habité sûrement.
Habillé aussi.
Vêtu de cette vérité.
Si simple, si nue.
Si impudique.
Balayant mes certitudes.
Fracassant les convenances.
Réduisant à néant.
Tous mes repères.
Place à l’imagination.
Libre cours à mes désirs.
Pour une fois, accepter.
Qu’ils soient plus fort.
Inaliénables.
Incorruptibles.
Invincibles.
Des années plus tard.
Que faire ?
Sinon reconnaître.
Qu’il est toujours vivant.
Si vivant.
Que ça lui est impossible.
De s’essouffler.
D’être étouffé.
Incendie sans pompier.
Il se nourrit.
De ce qui flambe.
Si profondément.
Au cœur de mon moteur.
Ce moteur inusable.
Insatiable.
Ce cœur/moteur.
Qui ne cessera jamais de battre.
Pour une seule raison.
Il ne peut mourir.
Il ne meurt jamais.
Cet amour.
Mon amour.
Écrit.
Inscrit.
À jamais.
Dans ma chair.

« Un moment arrive. Où lutter ne sert à rien. Accepter être vaincu c’est prendre part à la victoire. La plus belle. Celle de l’amour ».
Léo Myself – « Tatoué à jamais » (il y a pas mal de temps déjà – Bordeaux)

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GOLIATH

Petits.
Minuscules.
David et sa fronde.
C’est vrai.
Chacun d’entre nous,
N’est qu’un ridicule David.
Autant que son insignifiante fronde.
Pourtant il suffit de quelques cailloux.
Pour faire autant.
Qu’une grosse pierre.
Jetée dans la mare.
Du cynisme.
Des lobbies.
Du sang froid.
Glacé.
Où l’actionnariat.
Prend à ce point le pas.
Sur le droit.
De chacun.
À privilégier.
Notre bien commun.
À un confort privatisé.
Au profit de quelques-uns,
Voilà pourquoi.
Il suffit d’un seul.
D’une fronde.
Pour qu’une armée de graviers.
Mette à bas.
Une bande de voyous.
De phytomenteurs.
Qui se prétendent.
Phytosénateurs.
Un jour viendra.
Où il n’y aura plus assez.
De vaseline.
Et ce jour-là.
On verra bien.
Qui l’aura dans le cul…

Léo Myself – Extrait des Chroniques Anusiennes – (merci à Frédéric Tellier pour son film si inspirant)

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TEMPS PLEIN

TEMPS PLEIN

Compteurs à zéro,
Starting-blocks.
Top départ.
Connaître ses racines.
Où elles nous ancrent.
Savoir ce qu’elles ont fait de nous.
Et s’en défaire.
Pour faire mieux.
Sans oublier le passé.
Sans mentir,
Ni se mentir.
Sur d’où je viens.
Regarder devant.
Pas dans le rétroviseur.
Bien sûr, il y a eu un terreau.
Bien sûr, des jardinier(e)s aussi.
Bien sûr les printemps.
La valse des saisons.
Désormais, seuls m’intéressent.
Les bourgeons. Les fleurs.
Ce qui doit éclore.
Loin de mépriser mes souvenirs 
J’en fais le socle.
Les fondations.
J’ai besoin de construire.
De bâtir.
Un temps plus qu’un lieu.
Un temps.
Libre de ses conjugaisons 
Affranchi des accords.
Comme de tous les désaccords.
Un temps à moi.
Rien qu’à moi.
Mais dénué d’égoïsme.
Un temps de partage.
De jonction.
Sans con.
Un temps qui s’ouvre.
Où je découvre.
Ce que je retrouve.
Sans l’avoir perdu.
Un temps élastique.
Souple et résistant.
Revenant souvent.
À son point départ.
Jamais très loin.
De sa ligne d’arrivée.
Un temps de repli.
Où repasser les plis.
De mon âme chiffonnée.
Un temps léger.
Une sorte de vapeur.
Fluide.
Insaisissable.
Mais dense.
Si dense.
Si intense.
Un voile épais comme un drap.
Impalpable et changeant.
Un nuage, en sorte.
Oui, un nuage.
MyCloud.
Gardien de mon historique.
Dépositaire de mon disque dur.
Verrouillé.
Par un password.
Que j’y ai abandonné.
Plus le choix.
Boîte à images fermée.
À double tour.
Obligé d’avancer.
De parcourir un chemin.
Qu’il me faut inventer.
Mais d’abord un bon bain.
De plaisir.
Ensuite une douche.
De bonheur.
Me savonner de folie.
Laisser mon imagination.
Essuyer.
Les dernières gouttes d’ennui.
Me parfumer.Aux hasards de l’espoir.
Peaufiner ma toilette.
D’un soupçon d’aventure.
D’inconnu.
Puisque je ne sais plus rien.
De qui j’étais.
Puisque je suis tellement curieux.
De qui je deviendrai.
Version de moi, possible.
Mais nouvelle version.
1.0
Après 67 ans de bêta test.
L’évolution peut prendre du temps.
Jamais trop. 
Tant qu’on arrive à temps.
Tant qu’il nous en reste.
Pour se donner de l’avance.
Et saisir cette chance.
De tout (re)commencer.
Sans se soucier du temps.
Nécessaire.
Pour la mise à jour.
La version 1.1.
Un point c’est tout.
Juste une question.
À se poser.
De temps en temps.

« Notre vie n’a rien d’un algorithme. C’est un tour de passe-passe. Pas d’illusion. Mais tellement de magie… Savourons le temps au lieu de le compter… »

Léo Myself – Tictac sur Horloge (un jour en 2022)

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QUÉQUETTE

Un, jour, ou c’était une nuit…
Bien que Sibérienne,
Ma meilleure amie me dit :
Je voudrais tant.
En avoir une.
Mais une vraie.
Pas un sex-toi.
En chair. Et en cartilage,
Réglable.
En longueur.
En largeur.
En sensibilité tactile.
Une belle bite.
Qui se dresse lorsqu’on la frôle.
Qui peut planter la tente.
Dès le matin.
Et rester pendante.
Des jours entiers.
Alors ?
Quel en est le secret ?
Que se passe-t-il ?
Pour que ce bout de viande.
Inerte et passif.
À part servir d’enveloppe.
À notre canal urinaire.
Devienne ce pilon.
Ce marteau piqueur.
Ce marteau niqueur.
Ayant un seul objectif.
Faire jaillir la vie.
À travers quelques intermédiaires.
Certes.
Dénommés pompeusement.
Spermatozoïdes.
« Graines animées ».
Selon l’Académie.
Bien que je doute un peu.
De vieillards tremblotant.
Se souvenant.
De ce que « bander » veut dire.
Bander.
Tout est dit.
À l’instar d’un arc.
Lancer les projectiles.
Vers le but ultime.
Vers l’ovule à féconder.
Pour se reproduire.
Question de survie.
Pour l’espèce.
Qui va s’employer.
À reproduire.
Toujours les mêmes erreurs.
À se reproduire.
Parce que.
Nous sommes programmés.
À réagir aux stimuli adéquats.
À la plus infime caresse.
À jouir le moment venu.
Moment qui nous échappe.
Petite mort.
Hors de notre contrôle.
Plaisir fugace. 
Totalement égoïste.
Qui s’en branle.
Du plaisir de l’autre.
La question n’est pas là.
Elle est dans nos couilles.
Usine à perpétuer.
La course vers demain.
En écrivant ceci.
J’ai une pensée émue.
Pour tous ces têtards.
Qui ont perdu.
Le sprint final.
Pas de photo finish.
Un seul gagnant.
J’ignore tout du trophée.
Pour ce vainqueur.
Sans médaille.
Je ne sais pas.
Pourquoi.
Ma meilleure amie.
Voudrait savoir.
Quelle impression.
Quelle sensation.
Nous éprouvons.
D’avoir une queue.
À la place
D’un cerveau…

« Il s’en est phallus de peu. Mais l’homme a choisi de faire pipi debout. La femme a du se contenter du cerveau. Ainsi va le monde, dans la direction qu’indique la bite, mais selon le chemin choisi par l’intelligence féminine ». (D’après Mathusalem, ancien détenteur du record de l’homme le plus âgé du monde –  soixante six avant jean-Claude/cinq cent quarante douze après)

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QUI N’ENGAGE À RIEN

Facile. Pratique. Simple.
Pour s’exonérer.
Par avance.
De toute responsabilité.
Pour éluder. 
Quelque implication.
Dès le départ, pointer du doigt,
Celle ou celui.
Qui a la faiblesse.
D’imaginer que le moindre de nos actes.
De nos propos.
Peut avoir des conséquences.
Pour nous.
Prévenus nous sommes.
Quoi qu’il advienne.
« C’est pas ma faute,
Je l’ai dit dès le début. »
Très subtil. Malin. Voire retords.
S’absoudre au préalable.
Des péchés.
Surgis de l’espérance.
De l’envie de croire.
Aux lendemains aptes à chanter.
Aux chemins à inventer.
Au futur à conjuguer.
Au pluriel(le).
D’une imagination sans scrupule.
Car fruit d’un(e) autre.
Ignorant la neutralité.
Imprégné de sa subjectivité.
Il (elle) est sujet.
De son ressenti.
Pas le jouet.
D’une quelconque raison.
Apprise. Inculquée.
Il s’en est libéré.
Conscient du risque.
Corollaire évident.
Prêt au casse-gueule.
Éventuel.
Pas disposer à tricher.
La réalité nous l’impose.
Ce que nous faisons. Ou pas.
Ce que nous disons.
Comme ce que nous taisons.
Rien de tout cela nous dégage.
Rien ne nous en épargne.
Les effets.
Aujourd’hui. Demain.
Plus tard.
Ce qui « n’engage à rien » dans l’instant.
Met en gage notre avenir.
Avec des intérêts à payer.
Aussi tardive soit-elle,
L’addition finit toujours.
Par nous être présentée.
Et, sauf exception,
La vie ne fait pas crédit.

« La présomption d’innocence est souvent brandie comme un bouclier. Par les avenirs coupables.» Léo Myself – Morosité sur Garonne – 06-07-2022

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Désusage

Action de désuser.
Verbe intransitif du 1er groupe.
Également employé 
Sous sa forme pronominale.
Exemple : « je me désuse ».
Encore un paradoxe.
De notre langue si belle.
Et si complexe.
Car si l’on se sent usé,
Et si avide d’être « désusé »,
Il est peu fréquent 
Que nous en soyons la cause.
Nous-mêmes.
Aux dépends.
De nous-mêmes.
Néanmoins, on s’use.
À trouver le moyen.
De ne pas subir.
Cette abrasion.
Cette érosion lente.
Mais implacable.
Quel courant combattre ?
Quel flux renvoyer.
À son reflux.
Comment être un roc.
Là où nous ne sommes que pâte.
À modeler.
Selon des règles. 
Qui ne mesurent rien.
Rien d’autre que notre indice.
De malléabilité.
Notre faculté.
À oublier.
Ce que la vie nous a offert.
Le choix.
De pouvoir plus.
Que ce que l’on croit pouvoir.
Le choix.
De résister.
À cette putain d’usure.
D’où qu’elle provienne.
Le choix.
D’en faire.
Le meilleur usage.
Pour ne plus jamais.
Devoir.
Se désuser.

« Ô tempora, ô mores. Us et coutumes, bal masqué auquel nous sommes invités. Que nous le voulions ou non. » (D’après Cicéron – Les Catilinaires – 63 avant Jean-Claude)

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