Trèfle à quatre feuilles. Fer à cheval. Patte de lapin. Croiser les doigts. Toucher du bois.
C’est bon, je suis équipé. Paré pour le grand jour !
Le premier de l’année. Faut surtout pas manquer cette occasion.
De tout changer. Vite un flash. Vite une grille. Vite, grattons.
Quelques secondes à peine. Pour croire, espérer.
Que tout va changer. Pour tout miser sur cette chance.
Cette chance unique.
Parce que c’est sûr, il y aura un gagnant. Forcément.
Un gros. Un très gros gagnant.
Je peux même vous donner son nom : la Française des Jeux.
« Panem et circenses », c’est vieux comme le monde. Au moins depuis les romains. Du pain et des jeux.
Du pain pour remplir les estomacs, des jeux pour remplir les esprits. Les occuper plutôt. Pour qu’ils ne cherchent pas à penser autrement. Qu’ils n’essaient pas d’avoir des rêves de liberté, de justice, de partage des richesses.
Les jeux sont là pour ça. Ils redistribuent, de temps en temps, des miettes dorées. Qui entretiennent l’illusion qu’un jour, vendredi 13 ou pas, ça peut être notre tour.
Aujourd’hui, j’ai gagné.
Pas très gros.
Deux euros.
Mais je les ai gagnés.
Puisque je ne les ai pas joués.
« Je ne suis pas superstitieux parce que ça porte malheur »
Léo Myself
J’aime beaucoup ta phrase de conclusion !!!!