Ça ne se produit jamais. Habituellement. Comme quoi, tout arrive. Tout finit par arriver. Qu’on le veuille ou non. Même le pire du pire. Parfois, aussi, le meilleur.
En l’occurrence, ce n’est ni l’un ni l’autre. Une panne. De réveil.
C’est idiot. Ça paraît idiot. Je me demande pourquoi.
Pourquoi, comme tous les soirs, je n’ai pas mis mon réveil ? Plus qu’une habitude, je croyais que c’était un réflexe. Le vérifier 3 fois aussi. Pour être bien certain. Pas hier. Pour quelle raison ? Ne pas mettre ce « bug » uniquement sur le compte de la fatigue. Du gros coup de mou qui me plombe depuis un mois. Ou de la présence encore trop insistante de mes potes, Jack et Daniel (voir MÉTÉO d’hier).
Il y a une autre cause, j’en suis sûr. Chercher dans le déroulement de ma journée passée. Chercher le grain de sable qui a grippé ma petite mécanique intérieure.
Du coté du l’inconscient, voire du subconscient. C’est évident.
Au fond, ces voix (voies ?) mystérieuses de mon esprit ne voulaient pas.
Que je me réveille à temps.
Pour ne pas être là où j’aurai dû (pu ?) à l’heure voulue. Pour manquer ce moment qui sent bon le café chaud, la première cigarette. Et, malgré le froid intense, s’illumine de ces instants furtifs et jamais certains où, brusquement, mon cœur se réchauffe et réchauffe mon corps tout entier.
Il suffit de pas grand chose. Un petit malentendu. Mal compris.
On s’imagine que ce n’est rien. On voudrait seulement pouvoir en parler. Pas longtemps. Ce qu’il faut pour lever toute ambigüité. Parce qu’on se comprend mieux ainsi.
Mais c’est un autre sujet, une MÉTÉO à venir.
Malgré nous, ce petit rien s’installe dans notre sommeil. Le perturbe à sa manière. Dérègle nos fonctionnements ordinaires. Nous pousse à mettre un peu de distance.
À laisser un peu de temps. Pour se protéger.
Pour préserver ce qui peut l’être. Sans savoir si ça marchera.
Mon Surmoi a donc décidé de n’en faire qu’à sa tête. Il s’est bien débrouillé.
En plein dans le mille ! Je me suis réveillé en retard.
Ce matin.
Il m’arrive aussi de me sentir en avance. Sur des vies avec lesquelles j’aimerai trouver le bon tempo.
En retard. En avance. Trop court. Trop long.
« Effet Rantanplan » diront les bédéphiles. À moi de trouver le rythme adéquat.
Pour ne plus jamais être en retard. Ni en avance.
Il faut donc que j’accélère. Que je ralentisse.
Que je fonce comme un dératé (ce que je suis vraiment ! ah ah ah…).
Ou que je me pose. Que j’attende.
Je suis plutôt tenté par cette dernière option.
Parce que je n’ai pas envie de rater le coche.
Parce que sa mouche est si rare.
Si unique.
« Il n’y a pire pas sourd que celui qui ne veut pas entendre. Ni de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Ni de pire imbécile que celui qui ne veut pas comprendre. Mais mieux vaut tard que jamais.»
Léo Myself