Plus qu’une tradition. Qu’une fête. C’est un marqueur.
De la fin des « 7 jours gras (ou charnels) ». Le Mardi Gras.
Annonciateur aussi d’une longue période de jeune et d’abstinence (plus de 40 jours).
D’où le Carnaval. Du latin carne levare (« enlever la viande »).
Pour faire court, on se goinfre, on s’empiffre, on se gave.
De toutes les gourmandises. De toutes les folies. De tous les excès.
Apothéose du défoulement collectif. Certain que le jour d’après tout sera oublié. Effacé. Sinon, pourquoi se déguiser ? Mettre des masques.
Éxutoire débridé de notre peur de manquer. Après.
Dès aujourd’hui d’ailleurs, puisque c’était hier. Mardi Gras, Carnaval.
Aujourd’hui c’est Carème, crise de foi(e ?) et gueule de bois.
On ressemble à des ours faisant provision de graisse pour hiberner. Bien que le Carême n’ait rien à voir avec un long séjour dans une grotte froide, humide et sombre.
Huîtres, langouste, caviar et homard n’en sont pas proscrits.
Ouf, je respire…
Cette année, j’ai zappé. Directement commencé par le Carême.
Pas de gras pour l’hiver.
Une façon comme une autre de s’affranchir. De ces réjouissances obligatoires.
Fêtes installées. Institutionnalisées.
De se contraindre à rire. À faire semblant.
Rien de plus chiant. Quand le cœur n’y est pas.
Une occasion de se montrer sans masque. Sans fard. De ne pas se dissimuler.
De ne pas se travestir. De ne rien cacher.
Se sentir (un peu) vrai au milieu de cette mascarade est assez gratifiant. Finalement.
Pas sans risque. En particulier celui du ridicule. Mais il ne semble pas être mortel.
Et puis je viens de comprendre.
Pourquoi, le Mardi Gras est suivi du Mercredi des Cendres.
Descendre ?
Du pèse-personne bien sûr ! Ne pas y monter même. De cette façon, le pire est évité.
La surcharge pondérable invisible.
Sauf une.
Qu’il suffit d’écouter. Pour en saisir l’ampleur.
Mais, si, en haut, à gauche de notre poitrine…
Inutile de lui poser un masque.
Je l’entends quand même…
« Selon des avis éclairés, les périodes de jeûne et d’abstinence peuvent avoir un effet bénéfique sur le corps. J’ai un doute en ce qui concerne le cœur… »
Léo Myself