7 jours. Avant d’avoir une idée. De l’éventuelle nouvelle vie. Qui m’attend. Peut-être. Sur le plan professionnel.
Je compte les jours. Bien sûr. J’échafaude des hypothèses. Je me fais des films. Je pense parfois à des scénarios. Catastrophes. J’ai des bouffées. D’exaltation. Des montées. D’espoir. Des chutes. De tension. D’attention.
C’est si facile. De jouer. À faire comme si c’était semblant.
Tout en se laissant imaginer. Que ce peut être vrai. Sur le moment.
Un zapping permanent. Changeant chaque jour.
Technique efficace. Pour supprimer. Toute tentation. D’aller voir. Si mon horoscope n’a pas déjà le programme. De la semaine prochaine.
Mais non. Il faut maintenir le suspens. Être tenu en haleine.
Toutes les télés le font. Pourquoi pas les gens ?
Des rebondissements à la pelle. Du sexe en veux-tu en voilà. Des engueulades futiles. Des réconciliations sans lendemain. Des serments fugitifs. Des engagements poudre aux yeux. Des histoires sans queue ni tête. Surtout sans tête.
Voilà le monde. Qu’on nous donne. À voir. À croire. Rien n’est vrai. Rien n’est vécu. Tout est planifié. Dans ces télés-réalités. Où seule existe la télé.
Ne vous méprenez pas. J’ai le choix. De regarder. D’y adhérer. Ou pas.
J’ai choisi. Je me bugne la vraie vie. Tous les jours. Je ne suis pas un héros. Pas de physique à provoquer l’hystérie.
J’ai juste moi. Mon histoire. Non scénarisée. Mes idées. Issues de moi. Moi seul.
Mes sentiments. Jamais inventés.
Ça me ferait bien chier. De plus rien avoir. À inventer.
De pas avoir d’autres horizons. À découvrir.
Alors, je prends mon temps. Le temps d’attendre.
Pour apprécier. Pour savourer. Ce qui se donne à moi. Sans calcul. Sans arrière-pensées. Sans miroir en trompe l’œil.
J’ai le temps. 7 jours. C’est peu. C’est beaucoup.
Pour savoir. Si la réalité ne s’est pas un peu trop maquillée.
Juste pour me paraître plus belle.
J’ai le temps.
Pour la voir nue.
Sans fard. Sans effets spéciaux.
Sans bouton.
Pour éteindre.
Ce qui peut s’éteindre.
Pas comme la télé.
J’ai le temps.
7 jours.
C’est long.
Mais je saurai être patient.
« Le temps est une notion variable. Selon les circonstances. Le contexte. La patience a une qualité unique. Elle sait s’adapter. Elle sait qu’il y a toujours un temps. Pour le temps qu’elle attend. »
Léo Myself