C’est la fin. La fin d’une histoire. De passions sans retenues. De déceptions vite oubliées. De joies incomparables. De peines incontrôlables.
Une page est tournée. Sans aucune possibilité. De la réécrire.
Ce qui s’est passé restera pour toujours. Une cohorte de souvenirs impérissables. Inespérés. Des retournements de situations. Des instants de gloire. Éphémères.
On oublie vite. Dommage. Après coup on aimerait. Garder en nous.
Ces émotions. Ces frissons. Ces surprises.
Cette impression. D’avoir vécu. Quelque chose d’unique. Dont les chances de se reproduire s’amenuisent. Au fil du temps. À mesure qu’on s’éloigne. De cette époque. Qu’on vieillit. Notre mémoire aussi. Prend de l’âge. Perd ses marques.
Des traces qu’on croyait indélébiles. S’étiolent. Deviennent moins certaines. Imprécises. Une espèce de nostalgie s’installe. On voudrait se dire. Que ça peut encore se produire. Qu’il peut se faire. Qu’à nouveau ça le fasse. Qu’on puisse vivre, une fois de plus, cette exaltation. Cette ivresse.
Ce n’est pas une question d’envie. C’est juste l’énergie. Moins présente. La motivation. Plus discrète. La patience. Moins évidente.
Alors, on a cette fâcheuse tendance. À se repasser le film. En boucle. À se plonger. Dans cette suite de séquences. Synonymes de nos belles heures. Si on n’y prend pas garde, on peut s’y égarer. Sans espoir de retour.
Vers la vie.
Celle d’aujourd’hui. Qui persiste. À nous ouvrir les bras. À nous indiquer la voie. De lendemains. Qui peuvent chanter.
C’est la fin. La fin d’une histoire.
Les Girondins de Bordeaux referment le livre.
De décennies légendaires.
Le Stade Chaban-Delmas a vibré de ses dernières clameurs.
Footbalistiquement parlant.
Je ne suis pas sûr.
Que c’était voulu.
Attendu.
Désiré.
Ainsi va la vie.
Les avenirs se bâtissent.
Sur les cendres de leur passé.
Rien n’est durable.
Sauf le mépris.
De ce qui fut.
Rien n’est éternel.
Sauf l’espoir.
De ce qui aurait pu être.
C’est la fin.
La fin d’une histoire.
Le début d’une autre.
Probablement.
« Si toute fin a un début, chaque début ignore s’il aura une fin. »
Léo Myself