32 rue des Termes, résidence d’Armagnac. Je l’avais suivie jusque là. Finalement sans la rejoindre, sans vraiment essayer, d’ailleurs. Avais-je seulement envie de décrypter ce message – son message – de savoir ce que j’ignorais, de dévoiler ce qu’elle n’avait pas même cherché à me dissimuler ? Non. Enfin si. Parce que je n’étais pas parvenu à saisir le sens de cette phrase tout juste mimée, à peine prononcée, si hésitante à franchir le seuil de ses lèvres. Et ça m’empoisonnait, cette brusque incapacité à capter l’indicible, moi qui vantais toujours mon intuition presque infaillible… Et là rien, mon sixième sens venait de subir son premier vrai bug…
Je voulais trouver la réponse. Seul. Sans qu’elle puisse me mettre autrement sur la voie qu’elle ne l’avait fait chez Franck. Une drôle d’impression me tenaillait. Si c’est elle qui me donne la clé, elle n’ouvrira jamais la porte de son propre mystère… Il fallait que je sorte vainqueur de l’épreuve par mes propres moyens ! Comment avais-je pu me fourrer une telle idée dans la tête ?! Je ne la connaissais pas, elle non plus, nous nous étions croisés par le plus grand des hasards et je ne la reverrais sûrement jamais…
Finalement, c’était déjà de l’histoire ancienne. Sauf que. Maintenant, je savais où elle habitait. Je croyais savoir. C’était peut-être son mari, sa grand-mère, son amant ou sa meilleure amie qui vivait là… Aucune certitude, aucune piste, le peu qui me restait de cette fugace rencontre ressemblait à tout sauf à des indices. Mais c’était suffisant pour que je ne puisse agir, penser, dormir comme si rien ne s’était passé.
Prise de tête…
Rester calme, serein, lucide, j’avais un livre à terminer. À commencer serait d’ailleurs plus juste. La découverte de cette mine d’or à gueule d’ordinateur m’avait bien secoué la pulpe du fond, il me restait néanmoins encore beaucoup à faire.
À vrai dire, tout. Je flippais un peu à cette idée, me souvenant avoir promis à mon éditeur les premiers chapitres pour la fin de semaine. On était jeudi. Quarante huit heures, pas une de plus, pour suffisamment justifier l’avance dont il avait bien voulu me gratifier. Fin de semaine… L’ivresse d’avoir renoué avec un semblant d’inspiration, le champagne, une étrange inconnue et son propos silencieux qui l’était encore plus… Les bulles installent une sorte d’apesanteur dans notre estomac, mais aussi dans notre cœur. Étonnant comme leur oxyde de carbone nous apporte l’oxygène qui nous fait tant défaut. Pour rendre la vie légère et supportable. Légérement supportable.
Mais l’illusion est éphémère. L’attraction terrestre impose vite son implacable loi et le contact avec le sol de notre réalité reste un exercice douloureux.
Douloureusement précis et impitoyable.
Je disposais d’un don inégalable pour me mettre dans des situations impossibles.
Et j’y étais. En plein dedans.
Complètement au fond serait plus exact. Je suis là, devant ce numéro 32, les pieds pris dans le tapis de cette curieuse rencontre, si on peut parler de rencontre, et là c’est une énorme claque. Pas un coup, non, plutôt une rafale d’une violence inouïe.
En un souffle, mon existence me submerge, m’engloutit, m’asphyxie, me renverse, me plaque contre l’instant présent, ne laissant espérer aucune issue, aucun retournement de situation.
Mon Iphone tout neuf (le dernier, 64 giga de musiques et d’images pour me couper du monde quand je voulais…) venait de m’avertir. Un sms était arrivé. Quelques jours avant j’avais fait livrer 53 roses blanches à celle qui ne me quittait plus depuis bien des nuits et des jours. Précisément parce qu’elle m’avait quitté.
Ultime tentative de raccrocher les wagons ?
Simple manifestation d’une pensée diffuse, éloignée mais toujours vivace ?
Ou juste pour exister encore un peu. Pour elle ?
« Merci pour les fleurs et pour tes pensées. Bien amicalement ».
Ces deux lignes me plongèrent sur le champ dans l’œil du cyclone. Le bien amicalement me transperça aussi glacialement que l’iceberg avait empalé le Titanic.
Pourquoi 53 ? Parce que jusqu’à cet âge-là, je n’avais rien éprouvé de pareil.
Ça s’était insinué en moi, l’air de rien.
Si facilement au début car, justement, ça n’avait l’air de rien.
Jamais assez vigilant, jamais assez lucide. Le veut-on seulement ? De façon très homéopathique, mon cerveau limbique s’était peu à peu trouvé séduit, attaché, pris… puis ficelé, ligoté, baillonné.
Pris à un jeu dont je m’étais toujours méfié. Parce que si on l’écrivait le plus souvent avec un grand A, de mon point de vue c’était un A comme arnaque, abandon, asservissement, asphyxie, addiction…
Et qu’il n’existe pas de cure de désintox. C’est ce qu’on nous fait croire en tout cas.
Que c’est éternel.
Une idée datant de l’époque où une existence humaine excédait rarement les 30 ans. Une éternité de 30 ans… on en fait quoi, nous qui allons presque tous devenir centenaires ? Passer à trois, quatre amours éternels dans notre vie ? Allonger la durée de l’éternité ?…
Je n’ai jamais su trop quoi faire. Quoi en faire. Mis à part quelques flirts adolescents, à l’époque où le moindre sourire d’une jeune fille pointant fièrement les attributs de sa féminité révélée me mettait la tête à l’envers et le sexe totalement en action, je n’avais pas de véritable expérience en la matière.
Ma vie était pourtant une longue collection de conquêtes toutes plus agréables les unes que les autres. Mais aussitôt prises, à peine éprises et déjà abandonnées, délaissées. Laissées. À leurs contes de fées, à leurs espoirs de princes charmants, à leurs illusions de vie rêvée. Tout cet imaginaire de bastringue qui ne laisse que peu de place à l’évidence de la réalité, une fois que la petite fille a grandi.
C’est précisément ce qui me faisait prendre mes distances.
Je n’avais pas de blanc destrier avec lequel les enlever. Ni de royaume à déposer à leurs pieds. Ni d’escarpin de vair qui puisse leur aller. Ni de sort à dénouer. Ni de philtre, ni de formule magique. J’étais moi. Tout simplement. Sans fard ni artifice. Moi.
Je ne voulais, pour rien au monde, échanger ma place. Changer de place. Franchir la frontière. Entre ma certitude et leurs espérances.
Encore moins « avoir beaucoup d’enfants… » !
Ça, c’est au cinéma, l’écran visible de nos phantasmes, la projection privée de nos rêves d’enfants.
La vie écrit, souvent, un autre scénario.
Il me suffisait de regarder autour de moi.
Parents, amis, proches. Combien y avaient cru ? Cru s’embarquer vers les horizons sans fin du bonheur absolu. Aucun n’était parvenu à bon port. Tous étaient revenus.
Plus ou moins amochés. Pas de ce qu’ils avaient vécu. Pas uniquement.
Mais de s’être fait avoir. D’avoir ce sentiment malsain de s’être trompé. D’avoir été trompés. Sur le sens de la vie. De leur vie. De ne pas l’avoir prise dans le bon sens. Du coup, ils avaient foncé tête baissée dans la seule direction qui leur était indiquée.
Et puis le mur. Le crash.
Le panneau « voie sans issue » n’est jamais visible. Au début du chemin.
C’est seulement en le quittant qu’on le voit.
En se retournant.
Sceptique par nature et par éducation, je m’étais juré de ne jamais tomber dans ce panneau. Les promesses qu’on se fait à soi-même sont les moins difficiles à ne pas tenir.
Bien amicalement.
Deux mots suffisent parfois à vous terrasser, à vous anéantir. Comme deux mots sont capables de vous transporter jusque sur le toit du monde. Je t’aime.
Elle ne me l’avait jamais dit. Moi non plus. Lequel de ces silences était la cause de l’autre ? Y avait-il seulement un lien. N’était-ce pas nos croyances, notre vision du monde qui nous poussaient à penser que l’amour de l’un ne pouvait être sans l’amour de l’autre ? Quoi qu’il en soit, mes croyances venaient de prendre une belle branlée.
On aurait dit un chien qui venait de boire la tasse. Je suffoquais, m’ébrouais de toutes mes forces. Je n’avais pas d’eau sur le poil. Mais tellement à l’intérieur que j’étais sur le point de m’y noyer. Comme un forcené, je secouais ma carcasse et les vêtements qui la couvraient, tentative désespérée de chasser ces idées noires dont la vague inexorable m’engloutissait.
Une vague. Une vague à l’âme. Une lame de fond.
J’étais près de le toucher, je me sentais couler à pic.
Nouvelle vibration dans ma poche. Nouvelle accélération de mon rythme cardiaque. 100. 120. 150. 170. Il fallait que je regarde ou mon cœur allait exploser.
Oui, mais. Si c’était elle. Prise de remords, regrettant la sécheté de son précédent message. Qui m’en envoyait un autre, me demandant de lui pardonner, m’expliquant qu’il serait bien qu’on se revoit, qu’on se parle…
J’en étais là, en plein roman de gare, à me perdre dans ces chemins que seule mon imagination, en complet surrégime, pouvait croire me faire emprunter à tout prix.
Le peu de clairvoyance dont mon mécanisme cérébral disposait encore me sauva.
Il faut bien reconnaître que Franck l’y aida un peu. Il m’appelait pour savoir si j’étais bien rentré. C’était son côté nounou. Couvé, choyé, embaumé presque par une mère omniprésente, il n’avait jamais cessé de se comporter ainsi avec la plupart de ses auteurs. Surtout les hommes. Il en devenait aussi, parfois, le confident, l’ami, l’amant, la maîtresse, la secrétaire, la bonne… Mais en restait toujours la super-maman.
Il était un peu inquiet que je l’ai quitté dans un état très éloigné de l’exaltation qui m’avait fait débouler chez lui à une heure tardive. Je lui répondis que, justement, c’était peut-être l’heure tardive. Mais je ne pus m’empêcher de lui avouer que la rencontre inopinée de cette femme m’avait intrigué. Sa réponse ne fit qu’ajouter à mon trouble : « Laisse tomber, me dit-il, ce n’est pas une femme pour toi. Ton palpitant est encore convalescent, non ? Ne le jette pas aux fauves tout de suite… ». Il me connaissait sur le bout des doigts. Presque jamais d’échanges personnels pourtant. Je ne sais pas comment, mais il me connaissait, il connaissait ma vie, ses soubresauts, ses espoirs et ses désillusions. Il savait ce qu’il disait. À mon sujet.
Ce bref dialogue me ramena d’un coup à ma préoccupation du moment. Lorsque j’avais empoigné mon Iphone pour répondre à Franck, un œil sur le dernier sms n’avait révélé son origine. Visiblement pas celle que j’espérais. Ayant renvoyé mon éditeur à son sommeil de maman couveuse, je m’empressais de consulter la rubrique messages.
« À bientôt. Peut-être. »
Numéro masqué, aucune possibilité d’identifier l’expéditeur. Ou l’expéditrice. Toujours planté dans la même rue, au même endroit, je levais machinalement la tête. Une lumière s’éteignit au 3ème étage. Ou au second. Je n’y avais pas réellement prêté attention. Impossible de la retrouver maintenant.
Merde, merde, merde ! C’était quoi ce plan ?!
Un plan sorti tout droit de ma tête, si excitée d’émerger enfin de la torpeur dans laquelle l’avait plongé, de force, ma longue stérilité créative ? Et du coup, c’était un vrai feu d’artifices. Car ce n’était qu’artifice. Rien n’était vrai, ni vraisemblable, dans ce méli-mélodrame dont ma soif d’inventer -enfin réveillée ! semblait si avide…
Des conneries, en somme !
Pourtant je l’avais vue. Les quelques mots de Franck me l’avaient confirmé à l’instant.
Pourtant elle ne m’avait pas vu. De cela, Franck ne pouvait rien savoir.
Ni me confirmer. Ni m’infirmer. Les murs des immeubles, oui. Je me mis à les scruter, un à un, avec lenteur et insistance. Persuadé que mon regard le plus inquisiteur finirait bien par les faire avouer. Quoi ? Je ne sais pas. Je voulais juste les faire parler, qu’ils se mettent à table. J’avais tout le temps nécessaire.
Mais non.
Je devais bouger. Quitter cette rue. Ce trottoir. Où ma vie m’avait rattrapé deux fois. Ma vie d’hier et celle d’aujourd’hui, peut-être de demain aussi… La fin de journée avait pourtant plutôt bien commencé avec la découverte de cette étonnante source d’inspiration. La suite était du même acabit puisque je repartais avec une avance en poche.
Alors quoi ?! Un bouquin à écrire, un éditeur à satisfaire, des factures à payer… Et puis une histoire à effacer, une autre à inventer, une femme à oublier, une autre à dévoiler… Tout ça n’avait rien à voir. Surtout pas. Ne surtout pas retomber dans ce qui m’avait asséché pendant si longtemps.
Rester concentré sur un objectif. Un seul : écrire. Lettre après lettre, mot après mot, phrase après phrase. Lentement. Mais sûrement. Un peu comme on fabrique une route. C’est fou comme ça prend du temps.
Avez-vous déjà regardé ? On pense toujours que c’est simple. Une espèce de grosse machine arrive, dégueulant ces hectolitres de bitume fumant et hop, ça y est la route est là, sombre ruban luisant, collant, malodorant…
Ça, c’est juste à la fin.
Mais avant. Avant, il y a tant de travail. Pour préparer le terrain. Le niveller, l’abraser, l’aplanir, le remblayer, définir la courbe adéquate, calculer l’orientation idéale, aménager les abords, planifier les intersections…
Pour ça, il faut avoir une vision précise. De la route une fois qu’elle sera terminée.
De son point de départ à son point d’arrivée.
La plupart du temps c’est ainsi. Pas d’arrivée sans départ.
Pas de départ, pas d’arrivée… pas de route !
C’était pourtant mon cas. Les premiers mètres d’asphalte étaient là, dans cet ordinateur perdu au fond d’un de mes placards, mais je ne savais pas où ils me conduiraient.
Il fallait néanmoins que j’y aille. Vers cet objectif que j’ignorais, cet aboutissement aujourd’hui parfaitement inconnu.
Je n’avais pas le choix. Le froissement du chèque contre l’étoffe de mon pantalon me le rappelait constamment. Je devais m’y résoudre.
Faire le grand saut, plonger dans cet amas de feuilles blanches, vides et sèches. Y répandre tout ce que cet embryon d’histoire pourrait faire surgir de beau, de grand, d’effrayant, de tragique… de minable, de sale et de pitoyable aussi.
Comme un reflet de nos âmes.
Me souvenant du dernier écrit exhumé, je me surpris à penser que, moi aussi, j’étais un navigateur. Dont la seule certitude était d’être sur un bateau et que ce bateau soit sur l’eau. Mais sans carte et sans boussole, pas de cap à tenir ni de port à rallier !
Devais-je attendre une météo plus clémente ? Espérer une éclaircie qui ne viendrait peut-être pas ? Ou empoigner les avirons et faire avancer coûte que coûte le frêle esquif de mon imagination convalescente ?
Parce qu’elle me donnait une bonne raison de reprendre mon chemin vers chez moi, cette solution-là me parut préférable.
Un dernier coup d’œil vers la résidence, aucune fenêtre n’était plus éclairée. Resserrant le col de mon manteau pour protéger ma gorge, j’entamais le retour vers mon refuge.
Je me figeais comme un chien d’arrêt. La lumière de l’entrée venait de s’allumer. Quelqu’un s’apprêtait à sortir… Une silhouette féminine poussa la porte.
Dans un même mouvement, mes mains venaient d’agripper l’intérieur de mes poches puis de le relâcher aussitôt.
Je connaissais cette femme, mais ce n’était pas celle que j’avais vu chez Franck.
C’était ma petite voisine du 91 (j’habitais le 104). Je dis petite parce qu’elle était sensiblement plus jeune que moi. Malgré cela, une des rares personnes de mon environnement avec laquelle je ne rechignais pas à échanger quelques mots. À une époque où le monde du dehors présentait encore quelque intérêt pour moi, j’avais même accepté de l’aider à organiser le « pique-nique de quartier ». Cette mascarade destinée à nous persuader, une fois par an, que nous vivons dans le meilleur des mondes, nimbés de la sollicitude des uns envers les autres et vice versa !
Une épreuve. Seule sa compagnie m’avait sauvé du désastre.
Vive, prompte à s’émouvoir, prête à rire de rien et à pleurer de tout, sa pétillance me semblait cacher de profondes failles. Dès le début, cette fragilité masquée m’avait frappé. Touché même, à tel point que je m’étais pris d’affection pour elle. Dans les temps qui suivirent, nous allions régulièrement prendre un verre ensemble. On parlait, elle parlait. Elle me parlait. Beaucoup. Avec une telle une ardeur que j’avais l’impression de n’être qu’une oreille dédiée à ses confidences. Une certaine complicité avait commencé à s’installer entre nous. J’ai peut-être cru qu’autre chose s’installait. Parfois, lors de nos échanges, sa main hésitait à frôler mon bras. Et finissait par le bousculer comme font les enfants en chahutant. Quand la tristesse l’envahissait, les larmes coulaient le long de ses joues. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai jamais tendu la main pour effacer délicatement ses pleurs. Je l’aurais fait d’un doigt sûr mais avec une grande douceur. Si je l’avais fait.
Nos rencontres étaient ainsi faites. D’hésitations et d’actes manqués.
Les non-dits sont pire que tout. Ils ne laissent que le goût amer du non-accompli…
Mais l’excitation de l’inconcevable devenant possible me fit longtemps aimer ces moments quand ils survenaient. Autant que je les détestais. Après.
De ne pas avoir su comprendre. Avoir su entendre.
Il nous arrivait encore de nous voir. De nous revoir, plus exactement.
Les circonstances nous avaient à nouveau poussés dans une direction convergente. Elle m’avait convaincu, lors d’une de nos discussions « de trottoir » de venir avec elle assister à une partie de badmington dont un championnat mondial – ou quelque chose dans le genre – se disputait non loin de notre quartier. S’il y a bien un sport que je me souviens d’avoir pratiqué, c’est celui-là. Mais à la plage, uniquement. Et juste pendant deux ou trois étés, d’autres activités physiques m’ayant accaparé les années suivantes. De fil en aiguille, nous étions même allés en voir plusieurs. Très enthousiaste devant ces jeunes athlètes se dépensant sans compter, elle me confia que, dans le cadre de ses études de journaliste, elle comptait faire un important reportage sur cette discipline encore trop confidentielle à ses yeux. Me connaissant écrivain, elle souhaitait que je puisse lui donner mon impression sur son travail.
Toujours autour d’un verre, nous avons vite retrouvé les mêmes éclats de rire qui nous avaient abandonnés quelques mois auparavant.
Les mêmes frôlements aussi. Les mêmes regards qui s’évitaient, se cherchaient et à peine trouvés, s’enfuyaient à nouveau.
Et je sentais toujours cette fragilité qui m’émeuvait encore davantage.
J’étais une épaule et j’aurais voulu être des bras.
J’étais un auditeur et j’aurais voulu être un acteur.
J’étais un cerveau et j’aurais voulu être un cœur.
Je crois bien que j’en étais tout de même un petit peu amoureux.
Toujours un régal…Vite le prochain chapitre, Léo !!!