J’aurais bien aimé. Publier une météo gaie, enjouée, optimiste.
Mais il y a la disparition de Patrice Chéreau.
Et mon ami, le 5ème, quintessence de douleur en ce moment.
Tous les deux au fond du trou.
L’un pour toujours. L’autre non. Mais pour combien de temps ?
À pleurer, à se demander, à chercher.
À comprendre. Le pourquoi. Le comment. Le parce que.
Comme les feuilles d’automne, je les ramasse à la pelle.
Les potes amochés, le cœur racorni, l’âme en berne.
Aussi dénudés que les arbres de saison.
Perdus face à cet hiver qui s’annonce, pour eux, si froid.
Comme je ne sais pas toujours quoi leur dire, je les écoute.
Plus je les écoute, plus je me dis que là où il devrait y avoir du bonheur, on l’y trouve de moins en moins.
Pourquoi ? Je n’en sais rien.
Je me pose la question. Je pose la question.
Le combat légitime mené, depuis de nombreuses décennies, par les femmes pour être les égales des hommes aurait-il à ce point changé le vécu de nos relations amoureuses ?
Dommages collatéraux ? Tribut de guerre ?
Je n’en sais rien. Je pose juste la question.
Parce que je vois tant d’hommes. Et de femmes.
Si loin d’être heureux. Si pleins de doute. De peine. D’incertitudes. Ou de fausses certitudes.
Il faudra bien qu’on prenne le temps. De réfléchir à tout ça.
Une Météo Intérieure ne peut y suffire.
Loin de là. Très loin.
Je pense à « L’Homme Blessé » de Patrice Chéreau, à la difficulté d’aimer, au trafic des sentiments, à l’amour discordant, violent mais l’amour malgré tout, qu’il raconte…
À l’époque, j’avais aimé ce film magnifique et singulier.
Aujourd’hui, il s’écrit au pluriel.
Et je n’aime pas trop qu’il se conjugue à l’imparfait décomposé.
« Le coup de cœur c’est plus que l’expérimentation du bonheur. C’est une initiation aux malheurs…»
Léo Myself