Il fait la gueule. Ou plutôt l’étonné.
C’est sans doute le zéro qu’il affiche. Qui lui donne cet air là.
Il ne s’y attendait pas. À cette époque de l’année, les températures chutent. C’est vrai. Pas autant néanmoins.
Et puis, le voir ainsi me pose un double problème : ça me rend triste et ça dérange mon cérémonial du matin.
Café/clope sur la terrasse dans ces conditions, faut vraiment avoir envie. Je prends mon courage à deux mains, mon café dans l’autre et je me jette à l’eau ! Enfin, façon de dire, bien sûr, vu la tronche de mon thermomètre.
J’ai beau lui expliquer que c’est un mauvais moment à passer, que les beaux jours et la chaleur reviendront, je ne me sens pas très convaincant. Peut-être parce que je ne suis pas très convaincu. Moi-même. Parce qu’aujourd’hui j’entre en hibernation.
Pour 139 jours.
C’est la durée normale pour une bonne hibernation. Et en ressortir au bon moment.
Quand l’hirondelle qui fait le printemps sera de retour.
Il me fait pitié, avec ses joues blêmes et sa goutte au nez.
Mon thermomètre.
Je rentre chercher quelques degrés supplémentaires.
Je le prends avec moi.
Immédiatement sa colonne de mercure témoigne de son moral retrouvé.
Je lui promets qu’il passera l’hiver ici. Avec moi.
Dans le confort douillet d’un bon chauffage central.
Bien réglé. Régulé.
Il faudrait que j’y pense aussi.
À me faire installer un thermostat.
Sur le cœur.
« Été comme hiver, la seule température importante c’est la température cœurporelle »
Léo Myself
Très bonne phrase de conclusion,..,