Ça me dit…

C’est curieux. Tous les jours de la semaine se terminent par la même syllabe. « Di ». Sauf un. Qui, lui, commence, justement par ça. Le « di »manche ». Comme pour nous dire qu’il est à part. Spécial. Différent. C’est vrai. Pas pareil. Contrairement à ce que la plupart d’entre nous croit, ce n’est pas le dernier jour de cette période hebdomadaire (ni du «week-end», merci à nos amis d’Outre-Manche) mais le premier. Pour cette raison, peut-être, il n’a pas le même nom. Un nom qui commence «à l’envers» (beaucoup à raconter sur le sujet, mais c’est une autre histoire). Une façon de nous dire qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Qu’il faut être prudent avec les idées reçues. Le dimanche, pour bon nombre d’entre nous, c’est le jour du repos, du farniente, des promenades, du ménage ou du bricolage. En ce qui me concerne, c’est un jour que j’essaie de faire passer le plus vite possible. À l’heure actuelle en tout cas. Parce qu’il annonce un déroulé fastidieux du lundi et des jours qui suivent. Des jours de travail. De contrainte. D’absence de liberté. En n’attendant qu’une chose. Le vendredi. Pour faire la fête, le samedi pour la refaire (si on a raté la veille ou si on est suffisamment en forme pour recommencer), et enfin, le dimanche, pour se poser, se reposer, récupérer des folles soirées de la fin de semaine afin d’affronter celle qui ne va pas tarder à nous rappeler aux réalités de nos vies. 
Boulot, travaux (ménagers), dodo… 
Je crois, que pour toutes ces raisons, je ne l’aime pas. Le dimanche. Parce qu’il tente de nous masquer ce qui nous attend. En se dissimulant derrière un faux-semblant. Genre «vous ne voulez pas le voir pas, mais demain vous allez manger (chaud)». C’est un vrai traître, le dimanche. Nous faire croire que tout va bien alors qu’une semaine entière nous attend. Une semaine à espérer le retrouver. En sachant qu’il va nous plomber le moral. Ne nous laisser aucun espoir. À part quelques lundis fériés dans l’année. Il n’y est pour rien. Mais il fait le fier, néanmoins. À Pâques, à la Pentecôte. Quel connard !
 Je me demande si ce n’est pas pourquoi je préfère le samedi. Lui, au moins, ne cherche pas à nous bercer d’illusions. Il est juste avant. Avant le dimanche. Ce faux-cul. Qui nous fait croire qu’il n’a pas de fin. Qu’il est, en soi, une fin.
Décidément, je ne l’aime pas. Lui non plus, d’ailleurs.
 Encore moins aujourd’hui. Même s’il n’y est pour rien.
Ce n’est pas une raison pour être indulgent avec lui.
 Avec ce qui me fait le détester.
Vivement un autre jour.
 Pourvu que ce ne soit pas un dimanche.
 Simplement un jour qui finit par « di ». 
Mais ne commence pas ainsi.
Un jour qui me donne envie.
De vivre un autre jour.
Ça, ça me dit.

« À chaque jour suffit sa peine. Ou sa joie. De ce point de vue-là, le dimanche n’est qu’une erreur du calendrier. »

Léo Myself

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