C’est décidé. J’ai mûrement réfléchi. Pesé le pour et le contre.
C’est à la fois un déchirement et une libération.
Je pars. Je quitte cette ville. Qui ne m’a pas vu naître mais dont je suis l’enfant.
Je quitte tout. Tout ce qui a fait qui je suis. Aujourd’hui.
Celles et ceux que j’aime, mes amis (même si j’en ai peu de véritables), mes lieux familiers, mes repères, mes habitudes, mon confort (bien que très relatif).
Je pars. Je m’élance. Vers l’inconnu. Le vide. D’une certaine façon.
Je m’engage dans une nouvelle voie. Une nouvelle vie. Tant que j’en ai l’envie. La force. Le courage.
Rompre les amarres. Avec ce qui m’a construit.
Faire fi de tous les défis. Qui m’attendent. Sans aucun doute. Bien sûr. Ce sera difficile. Impossible même. Peut-être.
Ai-je le temps ? D’avoir les réponses. Aux questions. Que je ne me suis jamais posées…
Je n’emporte rien. Je laisse tout. Ici. Mes racines, mes vies d’avant, mes souvenirs, mes espoirs, mes illusions et mes frustrations. De ne pas avoir réussi.
A faire que ma vie soit plus belle, plus vraie. Que mes rêves.
D’autres horizons y seront peut-être favorables.
D’autres contrées seront peut-être plus accueillantes.
À ce que je voudrais. À ce que j’aimerais. Faire de ce qui me reste. À vivre.
Je ne regrette rien. J’ai vécu des instants uniques. Des rencontres hors du commun. Des émotions à nulles autres pareilles.
Mais je pars.
Je ne fuis pas. Loin s’en faut.
Si j’avais une seule raison de rester, je serai encore ici. Pour longtemps.
C’est peut-être pourquoi je l’emmène avec moi. Parce qu’il est impossible de m’en séparer. Mon « marque-page ». Curieux vous dîtes-vous. Absolument pas. Tout le justifie. Entre autres mes MÉTÉOS des 24 février et 20 mars derniers.
Je fais ce que j’ai à faire. Sans savoir si je fais bien ou non.
Mais je pars.
Vers une île.
Douce et paisible.
Où l’eau est bleue.
Chaude et accueillante.
Où la pêche est facile.
Où il suffit de plonger sa main.
Pour attraper.
Un poisson.
Si joyeux et rigolo.
Avec son drôle d’habit bariolé.
De couleurs vives et gaies.
Rien d’étonnant.
C’est un poisson clown.
« L’aventure est au coin de la rue. Parfois plus loin. Elle peut aussi se cacher au bout de sa plume. Même si peu nombreux sont les poissons à plume… »
Léo Myself