Le CV

Primordial. Essentiel. Indispensable. Le problème, c’est que choisir ? Comme structure. Antéchronologique ? Thématique ? Mixte ?
Et le modèle. Parmi les centaines disponibles. Sur une seule page. Ou deux. Couleurs. Ou pas. Sobre. Ou sophistiqué. Classique. Ou original.
L’embarras du choix. Surtout l’embarras. Ça fait des heures que j’y travaille. J’en suis à ma 15ème version. Pas encore satisfait. Il faut pourtant que je le fasse.
Ce putain de curriculum vitæ.
Ce qui veut dire « déroulement de la vie » en latin. Pas de cuisine.
Même si c’est une vraie tambouille. De résumer en quelques lignes.
Une existence entière. Qui n’en est pas à son début. Loin de là.
Il y a un objectif professionnel, évidemment.
Mais ne serait-on que ça ? Formation, compétences, expérience ?
Qui nous sommes, ce que nous « valons », peut-il s’exprimer totalement ?
En s’exonérant du reste. De notre vécu. La question est posée.
Je me la pose. Sans perdre de vue le principal.
Présenter le bon profil. Voire, le profil idéal. Pour correspondre impeccablement.
Au poste. Être en mesure de faire face. À toutes les situations.
Profil… Face… Les anciens égyptiens étaient sans doute doués pour ça. Mais je ne vais pas sortir un papyrus de mon imprimante. Et il n’y a pas de hiéroglyphes sur mon clavier. Champollion et sa Pierre de Rosette me paraissent de joyeux comiques.
Comparés au CV. Que je dois achever.
Avant que ce ne soit lui. Qui m’achève.
Je ne peux y échapper. C’est impératif. Pour dans moins de 15 jours. J’ai le temps.
Mais au rythme où j’avance, je ne suis pas vraiment au bout.
Mais un peu à bout. Je le reconnais.
Alors je gribouille, je biffe, je rature, j’enlève, je remets, je modifie.
Je finis par perdre le fil. De ma vie. De ce que je dois en dire. Sans la réduire à une peau de chagrin. Histoire de n’avoir aucun regret. Ni chagrin. Qui me colle à la peau.
C’est plus de mon âge. Ce genre d’exercice.
Quoi que.
Finalement, je me sens plus jeune.
Comme si je débutais.
Une nouvelle vie.
À dérouler.
À déployer.
Pour m’envoler.
Vers mes rêves.

«Accumulation d’instants, de moments, d’époques, de retour en avant ou de marche forcée, la vie n’est qu’une compilation de temps qui nous conduisent, inexorablement, à la vieillesse. Mais être vieux, c’est toujours mieux qu’être mort. »
Léo Myself

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