Un simple mouvement. Provoqué. Voulu. Légalement obligatoire.
Et c’est la métamorphose ! Totale.
Une heure de plus aux horloges. On pourrait croire. Que c’est insignifiant.
C’est vrai. Au fond. Ça peut changer quoi ?
A bien y regarder. Tout. Tout est différent. Depuis. Le temps. Le décalage horaire lui a faire perdre la notion. Du temps. Il ne sait plus à quel saint du jour se vouer.
Il se croit déjà en été. Il joue à faire comme si. Parce qu’il ne sait pas.
Que le temps n’est pas encore venu.
Il semble pris de frénésie. D’une fringale. Communicative. On se surprend. À y croire. Nous aussi. On range les pulls. On sort les T-shirts. On raccourcit tout ce qui peut l’être. On rallonge tout ce qui doit l’être. Les après-midis deviennent des fins de journées. Voire des débuts de soirées. Même des fins.
C’est marrant. De jouer ainsi. Avec le temps. Celui qu’il fait. Comme celui qui nous plait. On s’amuse. De cette parenthèse. On la déguste. On la savoure. Jusqu’au bout.
Au bout du bout. Ça nous emmerde un peu. D’ailleurs. Qu’il y en ait. Un bout. Surtout qu’on sait très bien. Qu’il n’est pas loin. Du tout.
Dans peu de jours. On va y revenir. Dans le vrai temps. Du moment. Qui va bien avec. Normal. Logique. De saison. Ce serait une bonne chose. De le coller là où il est. Le temps. Du dehors. Du dedans aussi. J’ai tenté. J’ai essayé. Toutes les marques. Les gels. Les « ultra rapides ». Les composites. Les « mega strong ». Les « spéciales temps ». Les discount. Les super chers. Les « pros ». Les qui ne sortent pas du tube. Les qui le bouchent.
Rien. Aucun résultat. Ça n’adhère pas. Ça ne colle pas. Avec ce que le temps doit être.
Qu’on le veuille ou non.
Il n’en fait qu’à sa tête. Sa tête de cul. De cumulus.
Sûr. Ce weekend. On est bons. Pour ressortir les chandails. Pour renfiler les chaussettes.
Ou les bas. C’est selon.
Moi, les bas j’évite. Ça me gratte.
Comme l’envie.
De m’en moquer. Du temps.
De ses fantaisies. De ses tours de passe-passe.
Moi aussi. Je vais lui faire. Une blague.
À ma façon.
Je vais retarder.
Toutes les pendules.
D’une heure. De deux, même.
Juste histoire.
De voir.
Qui a vraiment.
Le temps.
« La question n’est pas d’avoir le temps ou de ne pas l’avoir. Il s’agit juste de le prendre. Et de ne plus le lâcher. »
Léo Myself