À suivre…

À pied. À vélo. Je ne les suis pas.
Sauf quand je ne peux faire autrement. Parce que je suis dans un véhicule. Qui n’a pas le choix. Et ne m’en laisse aucun autre. Du coup.
Le reste du temps. Je prends un malin plaisir. À les traverser. À passer entre. À leur jouer ma partition favorite. Sonate en zig et concerto de zags.
C’est un délice. Tromper leur vigilance. M’amuser. De leur rigidité. Même dans les courbes. Ils sont figés. Coincés. Trajectoire imposée. Sans aucune possibilité. De musarder. De prendre les chemins de traverse. De vivre à leur guise.
Je le fais. À leur place. Ils me font de la peine. Finalement.
Je sais bien. Que c’est leur vocation. Le seul rôle. Qui leur est destiné. Sans qu’ils le décident. Qu’ils le désirent.
Ils n’ont pas demandé. À être là. Pris dans les pavés. Engoncés. Dans le macadam. Chatouillés. Par le gazon. Bien qu’il se fasse rare. Maigrichon. Pas étonnant. Encadré par deux bouts de ferraille. Et surplombé en permanence. Par les voitures. Qui passent et repassent. Sans répit. Normal. Il ne voit pas vraiment le jour. Ni le soleil. Le gazon.
Eux, ils s’en foutent. Ils endurent. Le froid. La pluie. La canicule. Ils ne craignent rien. Ni personne. Ils m’envient. Peut-être. De la liberté. Où mes pas me mènent. Sans suivre leur direction. Je crois même que ça les emmerde.
Parfois. Il m’arrive de calquer mes déambulations. Sur leur promenade immobile. Pour montrer. Que leur voie n’est pas la seule. Je leur raconte. Ce que je vois. Pas eux. Au ras du sol. Peu de perspective. Je leur dis. Le bonheur. De les savoir. Fidèles au poste. Le jour où ça m’arrange. Flotte ou flemme. Je les aime. Dans ces cas-là. Pour leur pugnacité. Leur capacité inlassable. À m’emmener. Où j’ai envie.
Néanmoins, je préfère ma vie. À la leur.
Parce que je n’ai jamais pu.
Suivre les rails.
Du tramway.
De « bonne conduite ».
De tout ce qui n’offre aucune possibilité.
De tracer sa propre route.
De sortir des sentiers battus.
D’ouvrir une route. Pas dessinée d’avance.
Imprévisible. Imprévue.
Rien d’autre à suivre.
À part l’idée.
Que je peux avoir.
D’où j’aimerais aller.
Pas entre deux rails.
Juste entre deux bras.

« Des voies précisément tracées, intangibles, c’est rassurant. On sait d’où on part. Et où on arrive. Bien plus qu’un accident, dérailler nous offre une belle opportunité. De s’ouvrir d’autres avenirs »
Léo Myself

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