Maillot jaune

MAILLOT JAUNE PROSERESTANTEC’est parfaitement exact. La Grande Boucle a pris fin il y a tout juste 3 semaines. Néanmoins, les couvertures des magazines continuent de lui faire la part belle.
À son vainqueur. En tout cas. À ce qui lui ressemble. Parce qu’il arbore le même maillot. Même si celui-là est de bain. Présage ? Méthode Coué ? Superstition ? Certes si le gagnant du Tour de France est incontestablement un leader du pignon, l’autre cherche à s’imposer en leader d’opinion…
L’habit suffirait-il à faire le moine. Quelques idées de « stylisme » pour les prochaines photos à enjeu : le maillot du Barça, au jeu si bien en place et à la domination européenne incontestée ; celui d’Usain Bolt qui devance toujours ses adversaires, quoi qu’ils tentent ; le polo des All Blacks qui règnent, mondialement, sur le groupé pénétrant comme le cadrage débordement et transforment sans coup férir leurs essais ; le casque des pompiers, d’un courage à toute épreuve et qui savent éteindre les pires incendies ; le bronzage d’Omar Sy, personnalité préférée de tous les français ; la barbe de l’abbé Pierre pour sa détermination sans concession ; la robe du Dalaï Lama à la sagesse universellement reconnue…
La liste pourrait être longue. D’identifications en tout genre. De masques pour se faire adorer. De déguisements mystificateurs.
La simple vérité serait-elle si peu séduisante ? Qu’il faille la parer de tant d’artifices !
Tout se jouerait donc à la gueule. À l’allure. Travaillée, étudiée, soupesée… Je me dis que là où il y a trop de réflexion sur l’aspect, il y en sans doute pas assez sur le respect. Qui pense-t-on duper. À part soi-même.
Image contrôlée, destin maîtrisé… C’est le nouvel adage des temps modernes ? Mais l’image est volatile, les goûts et les modes changent, les adulés d’hier deviennent vite les oubliés d’aujourd’hui. Et plus on veut asseoir son pouvoir sur les événements, les gens, la vie, plus la chute du trône est sans pitié…
Parce que dans le fond, seul le fond compte. Ou devrait compter. La vraie nature de chacun de nous. À une époque lointaine, les élèves portaient une blouse identique. Leur vivacité d’esprit, leur ardeur au travail, leur envie d’apprendre, leur état d’esprit, leur sens des autres, étaient leurs uniques signes distinctifs. Moche ou pas, grand ou petit, il fallait plus qu’un sourire parfait, une coiffure impeccable et des vêtements fashion pour sortir du lot. Pour prendre la tête du peloton. Pour être l’élu. Des suffrages. Ou du cœur.
À l’instar de Jean de Florette, se mettre à cultiver de « l’authentique » ferait sans doute pousser un peu plus de sincérité dans nos champs d’expression.
Et des fleurs de bonheur dans nos jardins secrets.
Oui, mes propos sont idéalistes. Utopiques.
Irresponsables, peut-être.
J’assume.
Tout ce que je risque de connaître.
Désillusion, déception, amertume…
Mais pas sûr.
Et tout ce que j’ai et aurai la chance de vivre.
Joie, plaisir, intensité, amour, partage…
Sans chercher à être le premier.
Mais le meilleur.
Le meilleur possible.
Pour qui saura le voir…

« Si l’on n’est pas soi avec l’autre, comment ne pas être autre quand on n’est plus qu’avec soi ? »
Léo Myself

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