En cuisine

EN CUISINEJe frissonne, je bous, je mijote, je fris, je rissole.
C’est moi qui suis sur le grill.
On peut être tenté de faire sa propre tambouille, à son idée mais on ne s’improvise pas
grand chef comme ça… Ça peut vite tourner à l’aigre voire sentir le roussi pour de bon.
Il faut du savoir faire, de l’imagination, beaucoup de finesse et de subtilité, et, surtout, être capable de déceler ce qui va toucher la corde sensible et enchanter l’esprit.
C’est moi qui suis dans la cocotte.
J’aime bien y être, c’est vrai. Sauf quand elle fait trop monter la température. Et puis éteint la flamme. Pour voir l’effet que ça fait. Cette méthode culinaire à un résultat évident : une amertume persistante.
C’est dommage. Quand on a le bonheur d’avoir de beaux ingrédients, il est plus facile de réaliser un plat délicieux ! Avec un goût de reviens-y… Faut simplement être attentif. Délicat. Obnubilé par le plaisir. Le frisson d’émoi. Donné comme reçu. Il y a sans doute plus de gâte-sauces que d’authentiques cordons bleus… Pourtant, sans goûter, comment savoir ?
Combien de médailles d’or de la mayonnaise flinguée, de la béchamel tête-bêche, de la vinaigrette à l’envers, de la recette ratée auraient pu, pourraient, être décernées.
Je fais peut-être erreur. Dans le cas contraire, je sais.
Qu’il vaut mieux un bouiboui mal seyant où l’on se régale qu’un bel estaminet qui n’a que sa devanture repeinte et des recettes éculées, interprétées sans talent ni envie, pour nous donner l’illusion d’un festin. Qui se révèle vite indigeste…
À force de faire cramer, ça attache. Trop pour être savoureux. Trop pour être gouleyant. Trop pour qu’on en redemande.
Quoi que.
La nature est ainsi faite. Qu’on peut presque y prendre goût. À ce succédané. À cet ersatz. À ce qui à l’odeur, l’aspect, un semblant, ou un souvenir de saveur.
Mais qui n’en est pas.
Qui n’est pas ce que chacun de nous peut vouloir trouver.
La vérité.
Du produit.
La sincérité.
De l’intention.
L’émotion.
Du plaisir. Partagé.
Surtout partagé.
Je ne crois pas y succomber à nouveau…
Tant de déception.
Malgré cette curieuse tentation.
De laisser une autre chance.
Qui sait.
Un génie sommeille peut-être.
Derrière tant d’incohérence.
Une telle inconstance.
De pareils artifices.
Mais saura-t-il se réveiller ?
Éveiller mes papilles.
Faire saliver mon âme.
Combler ma gourmandise.
Et rassasier mon cœur…

« Ni la soupe à la grimace, ni les salades amères ne me couperont l’appétit. Tant qu’il y a un quignon d’espoir, il y a un fond de bonheur à saucer. »
Léo Myself

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