Je n’ai pas peur du temps qui s’écoule car il me rapproche toujours plus de ce que je peux encore aimer.
Je n’ai pas peur de ma chevelure clairsemée parce qu’ainsi mon cerveau est plus près que jamais de l’air libre.
Je n’ai pas peur de mes rides car elles sont les sillons où ma vie a germé, éclos et fleurit encore.
Je n’ai pas peur d’un sommeil moins profond parce qu’il est source d’un éveil grandissant.
Je n’ai pas peur de la fatigue. On n’est jamais fatigué par l’inactivité.
Je n’ai pas peur de risquer tomber car c’est la preuve que je tiens encore debout.
Je n’ai pas peur d’être moins rapide tant que je parviens à toucher mon but.
Je n’ai pas peur de perdre la mémoire, les lignes que je noircis sont depuis longtemps mes archives.
Je n’ai pas peur de devoir m’arrêter parce que pour s’arrêter il faut être en mouvement.
Je n’ai pas peur que ce soit trop court, plutôt que ça devienne trop long.
Je n’ai pas peur d’aimer comme à vingt ans car mon cœur ne les a pas encore.
je n’ai pas peur du plaisir tant qu’il répond à un véritable désir.
Je n’ai pas peur d’être vieux, on commence à le devenir dès notre venue au monde.
Je n’ai pas peur de demain, c’est la plus belle des promesses, avoir un demain.
Je n’ai pas peur.
Je n’ai que de l’envie.
De la vie.
Tellement que je voudrais pouvoir en donner.
À ceux qui n’en ont plus.
À ceux qui n’y sont plus.
Dans ma vie.
Mais pour toujours.
Au plus profond de mon âme.

« Je ne connaitrai pas la peur car la peur tue l’esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l’oblitération totale. J’affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, à travers moi. Et lorsqu’elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n’y aura plus rien. Rien que moi. » d’après Franck Herbert – Dune
Léo Myself