Microsotte

MICROSOTTENous sommes né(e)s ainsi. Malhabiles. Ne sachant pas tenir debout. Ni marcher.
À peine ramper. Mais déjà équipés. De façon à sentir. Ce qui nous entoure.
C’est ainsi.
Qu’on apprend. À grandir. À devenir. Ce que nous devons être.
La vue pour regarder. L’ouïe pour entendre. L’odorat pour flairer. Le toucher pour reconnaître. Le goût pour apprécier.
C’est ainsi.
Avec un énorme computeur. Le cerveau. Qui reçoit, identifie, organise, hiérarchise, élimine ou conserve. Les milliards d’informations. Que lui adressent continuellement nos sens. Il ne s’arrête pas là. Fort de ce qu’ils lui apportent, il se fait une idée. Au début incertaine. Parce que sans repères. Mais il construit les siens. À travers son stock. De données. Toujours exponentiel.
Il conserve tout, se souvient de tout. Continue à recevoir, identifier, organiser, hiérarchiser, éliminer ou conserver. Mais en plus, il compare. À ce qu’il sait déjà.
C’est ainsi.
Que peu à peu, il nous fait évoluer. Vers plus de conscience. Plus de pertinence. Nous révélant qu’au fur et à mesure, regarder ne suffit plus.
Qu’il faut observer. Qu’il vaut mieux écouter qu’entendre. Que ressentir est supérieur à sentir. Que toucher ne doit pas s’arrêter à la surface. Que goûter ne veut pas dire savourer. Plus notre cerveau enregistre nos sensations, plus il nous dit comment. Interpréter les signaux que nous captons.
C’est ainsi.
Depuis notre venue au monde. Ils œuvrent ensemble. Nos logiciels et notre disque dur. Selon un programme inchangé. Mais toujours en évolution.
C’est pourquoi je ne comprends pas. Comment quelqu’un a pu écrire. « Je parle avec les yeux, j’écoute avec le cœur, je comprends avec le temps »…
On dirait une mise à jour de Windows. Inventer de nouvelles fonctions. Qui n’apportent de solutions qu’au bordel qu’elles provoquent. Comme devoir se gratter le nez, l’oreille et le derrière en même temps. Pour mieux réfléchir. Ou appuyer sur la touche « arrêt » pour démarrer ses cogitations. Ou changer son clavier à chaque version de son traitement de texte. Qui devient souvent un sexe. Maltraité.
Je ne saisis pas l’idée.
Peut-être parce que je pense ce que je dis. Que je l’écris. Que je le partage.
Peut-être parce que je parle avec ma bouche. Que je regarde avec mes yeux.
Que j’écoute avec mes oreilles.
C’est ainsi.
Que je mets de moins en moins de temps.
À comprendre.
Parce que je suis plus Mac.
Que Windows.
Et que je reste circonspect.
Profondément.
À l’égard de toute personne.
Qui me semble.
Un peu trop.
Microsotte.

« Ce n’est pas en modifiant l’ordre des choses qu’on change notre vie. Mais en changeant notre vie qu’on peut modifier l’ordre des choses »
Léo Myself

 

 

 

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