L’équation

L'ÉQUATIONL’imagination est sans limite. Comme la connerie. Les deux peuvent-elles se rejoindre ? Tracent-elles des chemins parallèles ? Ou peuvent-elles tendre à la convergence ?…
On en revient au même point. Con ou pas.
Dans le genre, on trouve difficilement mieux que Facebook. Ses jeux, problèmes et devinettes débiles. Que tout le monde cherche à résoudre. Moi le premier. Un exemple ? Prenez 18 allumettes et disposez-les pour former l’équation suivante : 6+4 = 4. Ensuite, la question à mille balles : comment faire, en déplaçant une seule allumette, pour rendre cette formule juste ?
Ah la la, la la, la la…. Surchauffe des méninges, brain storming à n’en plus pouvoir, recherche fébrile dans nos vieux souvenirs de maths… Franchement, rester sans réponse ne changera rien à notre vie. Ni aux regards (habituellement) admiratifs de notre entourage. Non. C’est simplement une histoire d’orgueil. De vanité. Surtout lorsqu’on voit en dessous de cette publication que 457 383 personnes on la bonne réponse. Comment ? Serais-je moins intelligent que cette foule d’anonymes ? Ils ont dû enquêter sur internet… J’y fonce… Non «  à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ! ».
S’acharnant sur cette question ô combien existentielle, on n’aperçoit pas le tour de passe-passe. Comme dans tout numéro de magie, l’important est ailleurs. Que là où l’on cherche . À focaliser notre attention. La véritable énigme n’est pas celle qui nous est (apparemment) posée.
Elle se trouve dans le commentaire qui l’accompagne : « Déplacer une seule allumette pour corriger l’équation. Une fois trouvé la solution, partager sans la donner »… Ça devient intéressant ! À mots couverts, on nous parle de la vie. C’est un vrai message. Bien plus qu’une couillonnade d’allumettes qui ne casse pas trois pattes à un canard dont on se fout éperdument.
Reprenons. « Déplacer une seule… ». L’allumette n’est ici qu’un support sans valeur. Un prétexte. À remplacer par ce qui est important. Qui compte dans une existence : personne, idée, émotion. Ça change tout. Donc « déplacer une seule personne (idée ou émotion) pour corriger l’équation »… Le vécu émerge.
Ce genre de situation nous est arrivée. Un jour ou l’autre. Qui peut dire le contraire ? Poursuivons : « une fois trouvé la solution, partager sans la donner… ».
Décodons. Si en déplaçant une personne (idée ou émotion) on corrige l’équation, pourquoi la partager ? Sans donner la solution.
C’est tout l’intérêt. Et le côté tordu, admettons-le. Du mécanisme.
Autant propédeutique (l’expérience est une lanterne qui n’éclaire que celui qui la porte) qu’égocentrique (pour ne pas dire autocentré), il satisfait notre penchant pour la transmission. Aussi bien que notre tendance à la domination. Cette dernière procurant une jouissance incomparable. Quand l’autre se contente d’une vague gratification humaine.
En bref, et en moins savant (là, j’affirme la « domination » de mon savoir tout en faisant preuve de ma capacité à vous le rendre – en partie – accessible. CQFD) : j’ai déplacé ce qu’il fallait pour corriger l’équation (que tu me posais, éventuellement), je te fais savoir que j’ai trouvé, je partage avec toi l’interrogation initiale…mais je te laisse te démerder seul(e) pour y répondre…
Conclusion ? Si tu ne trouves pas, cela prouvera que j’ai eu bien raison de déplacer ce qui posait problème (toi, l’idée que je m’en fais ou ce que je ressens à ton égard) pour me permettre de « corriger l’équation » (que tu représentais). Si tu trouves, tu confortes la solution que j’ai moi-même élaborée.
En premier. Bref, c’est du gagnant/perdant. À tous les coups.
Une sorte de version numérique et virale de notre bonne vieille dialectique.
Vulgarisée, entre autres par Schopenhauer dans « L’art d’avoir toujours raison ».
Dorénavant, méfiez-vous.
Des ces posts anodins.
En apparence.
Prenez-les.
Pour ce qu’ils ne sont pas.
Les reflets.
Des pièges tendus.
Par toutes celles.
Par tous ceux.
Qui sont convaincus.
D’avoir raison.
Pour nous.
Et finissent souvent.
Par nous en persuader.

« Déplacer une seule allumette pour corriger l’équation et une fois trouvé, partager sans donner la solution. C’est comme filer rencard à un ex sans lui dire ni où ni quand… »
Léo Myself

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