25 m3. À trois. En 1 jour et demi. Monter. Descendre. Les étages.
Charger. Décharger. Le fourgon.
Ce n’est pas de la force. Je suis taillé comme une ablette. Je n’ai rien contre le physique de l’alburnus alburnus (le nom latin m’amuse, j’avoue), c’est une expression… De la résistance. Simplement de la résistance.
Bien sûr, épuisé en fin de journée. Des bleus partout. Des courbatures. Des messages de douleur envoyés. Par des muscles trop longtemps oubliés. Nonobstant présent, le lendemain. Moins vigoureux. Moins souple. Qu’il y a quelques décennies.
Là quand même. Actif. Sans rechigner. Accomplissant ce qui doit l’être. Une bonne fatigue. Aurait dit mon grand père. Heureusement pour lui. Il n’a pas connu l’époque actuelle. Il aurait pété un plomb. Cocasse. Pour un plombier zingueur. Tout ça après un trimestre plus qu’intense. Tournoi de tennis ATP, EURO 2016… Des journées longues comme des semaines. Dopées genre Armstrong.
Je n’en tire aucune gloire. Aucune fierté. La satisfaction d’avoir fait ce qu’il fallait. Ce à quoi je m’étais engagé. Me suffit. On n’a pas toujours l’occasion. À mon âge. D’être là. Où on ne vous attend plus. D’être, sinon une surprise, un étonnement. Je n’y suis pour rien. La vie m’a ainsi fait. Petit mais costaud. Opiniâtre. Âpre. Constant. Dans l’effort. Comme dans le réconfort.
J’ignore pourquoi. Ascendance ? Atavisme ? Je sais. Mes racines sont ici. Dans ma famille. Ma grand-mère a vécu 106 ans. Ma mère beaucoup moins. Mais elle a gratté 20 ans. Sur tous les pronostics. Moi-même, voilà 35 ans, j’aurai dû quitter ce monde. La faucheuse n’a pas voulu de moi. Elle a eu peur. Sans doute. Du bordel que je pouvais mettre. Dans son organisation. Bien huilée.
Elle a préféré. Que je m’émousse un peu. Que je m’use. Un tantinet. Que je me fatigue. Quelle conne ! Elle a beau m’envoyer ses missi dominici. Aucun effet. Je m’en fous.
Pour être honnête, pas totalement. Ça me pète un peu les rouleaux. Au début, en tout cas. Maintenant, c’est plutôt un sujet d’amusement. Sauf. Qu’ils encombrent. Ma boîte mail. Avec leurs messages quotidiens. Inutiles. Déplacés.
Je ne suis pas. Celui qu’ils imaginent. Sur leurs bases de données. Oui, je suis un sénior. Non, je ne suis pas vieux ! Je vis encore. À 100 à l’heure. Je bande. Je baise. Je bois. Je fume. Je fais la fête. Pas de sieste. Dormir juste le nécessaire. Je pleure comme un enfant. Je ris comme un innocent. Je regarde chaque matin. Comme s’il était le premier.
J’ai envie d’aimer. Comme si ça ne m’était jamais arrivé.
Vous avez beau insister.
Je ne vous vois pas.
Je ne vous entends pas.
Je ne vous calcule pas (ça, c’est pour faire djeun…).
Audika,
Convention Obsèques,
Everstyl,
Stannah,
Solution Successions,
Stéradent,
Auto-bilan Santé…
Cassez-vous !
Vous ne m’impressionnez pas.
Vous ne me faites pas peur.
Au contraire.
Vous me rendez gourmand.
De ma vie.
Vous me renforcez.
Dans l’idée.
Qu’à la fin.
C’est moi.
Qui vais vous niquer.
« Je préfère mourir bien vivant qu’exister à petit feu. »
Léo Myself
25 m3 !!!
Vous êtes un peu court, jeune homme….
Doublez la mise et vous ne serez pas loin du compte !!!
Mais quelle endurance, à coup sûr, vous en valiez deux !!!