Conjugaison

CONJUGAISONNormal. Il semble que ce le soit. Question d’habitude. D’histoire. D’héritage. De culture. Mais aucune explication. Pas de véritable justification.
J’entends déjà le sempiternel « c’est comme ça ». C’est toujours « comme ça ».
Jusqu’à ce que ne le soit plus. Il suffit de poser la question. Se la poser. Ne rien considérer comme acquis. Immuable. Inamovible.
Nous serions toujours à l’âge de pierre. Sinon.
Au stade du balbutiement. Des grognements. La roue n’a pas seulement facilité nos déplacements. Elle nous a aussi appris à échanger. Pour transmettre. Le savoir.
À organiser nos idées. Pour les rendre intelligibles. À décrire. Ce que nous vivions.
Ok, il y a eu les dessins. Dans un premier temps. Compliqué. De transporter la paroi d’une grotte. Pour délivrer un message. Ils n’y auraient pas résisté. Nos préposés. À la distribution du courrier. On a commencé par les syllabes. Vagues enfants des onomatopées. En se mélangeant, elles ont donné naissance aux mots. Eux-mêmes n’ont pas hésité. À s’unir. Pour engendrer les phrases. Je sais. Ça fait gros happening post soixante-huitard. Qui s’en branle des principes. Des jugements. De la morale. Le résultat est là. Néanmoins. Sans cette fornication effrénée. De nos bribes de langage. Il n’y en aurait pas. Tout simplement…
Putain, c’est bien vrai !
J’emprunte parfois des chemins sinueux. Pour être. Dans le vif du sujet. Besoin de faire le lien. Avec les origines. Nos origines. Une question de perspective. Mieux on voit d’où on vient plus on comprend où l’on est…
D’accord, allons-y.
Ma question est la suivante : pourquoi, bon sang mais pourquoi donc, certains mots ont des significations si différentes. Parfois opposées. Selon leur genre. Masculin ou féminin. Rarement à l’avantage du sexe dit faible. Cette expression me fait bien rire. Une manifestation surannée. De notre prétendue domination. Alors que depuis toujours, ces dames tirent les ficelles. Je digresse encore. Je me recentre.
Pourquoi ? Pourquoi un maître a droit aux honneurs. Quand une maîtresse doit se contenter de l’ombre. Pourquoi carguer la voile est si valorisant ? Alors que porter le voile l’est bien moins. Que dire du moule ? Qui dessine les formes. Sans erreur. Pendant que la moule peine. À s’évader de l’argot. Et l’entraîneur ? Dieu vivant du succès de son équipe. L’entraîneuse a moins d’estime. Puisqu’elle est fauteuse de troubles. Briseuse de ménages. Une vraie salope. En termes simples.
Notre vocabulaire regorge de ces oppositions. Donnant, presque toujours, le beau rôle à nous les hommes. Les mecs. Les vrais. Les tatoués.
Pourtant, que serions nous ? Sans vous. Que serait notre vie. Sans elles.
Si belles. Sensuelles. Vénéneuses. De temps en temps. Nous offrant le meilleur. De ce que nous espérons. Nous dispensant le pire. De ce que nous redoutons.
Elles nous portent. Nous engendrent. Veillent sur nous. Souffrent pour nous. Pleurent pour nous. S’oublient. Pour ne penser qu’à nous.
Je ne suis pas angélique.
Elles peuvent aussi. Être félines. Malignes. Séductrices. Envoûtantes. Destructrices. Ensorcelantes. Tout ce que nous recherchons. Tout ce que nous fuyons.
Tout ce qui nous les rend si précieuses. Indispensables.
Finissons-en. Avec ces vestiges d’un monde qui n’est plus.
Un monde qui est autant le leur.
Que le nôtre.
La vie leur doit beaucoup.
Tout, peut-être.
Je lance un appel.
À défaut de nos actes, mesurons nos propos.
Le verbe ne doit plus être.
L’adversaire de la verve.
Conjuguons nos visions.
Les puristes relèveront.
Qu’il ne s’agit pas de conjugaison.
Mais de sémantique.
D’orthographe.
Ou de syntaxe.
Pas d’accord.
Conjuguer vient du latin.
Cum (avec).
Jugum (union).
Voilà pourquoi.
Je veux vous conjuguer.
À tous les temps.
Car vous n’êtes pas l’avenir.
De l’homme.
Vous êtes son passé.
Vous êtes un présent.
Mesdames.
Plurielles.
Ou non.
Je vous conjugue.
Au féminin.
À ce féminin.
Si singulier.
Surtout toi…

« J’ai parfois du mal. À comprendre ce qui m’attire chez elle. Chez elles. Peut-être cette différence. Berceau de tous nos sentiments. Sauf l’indifférence. »
Léo Myself

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