Une sensation inhabituelle. D’imperceptibles constrictions dans l’estomac. Un léger frisson parcourant l’échine. Une petite voix intérieure. Son cri presque étouffé.
Ça commence toujours ainsi.
Ensuite viennent les loupiottes. Elles s’allument. S’éteignent. Par intermittence. Au début. Plus rapidement. Peu à peu. Presque frénétiquement au bout d’un moment.
On a pu ignorer les signes avant-coureurs. Mais dès que ça clignote façon stroboscope, mieux vaut être sur le qui-vive.
Ça peut aider. À déjouer le piège. Les manœuvres. Les coups à 3 bandes. Les chausses trappes en tout genre. Celles qui vous choppent par derrière. Qui vous dézinguent à chaque fois. Surtout si on ne les a pas vues venir.
À l’affut, en éveil, aux aguets, voire en hyper-ultra-méga vigilance.
Voilà notre exigence quotidienne. Dans le monde d’aujourd’hui.
Attristant constat, peut-être. Incontournable réalité, certainement.
Bien entendu, me rétorquerez-vous (parce que vous pratiquez usuellement le rétorquage…), devrait-on abandonner toute croyance en l’être humain. ? Remiser notre confiance naturelle dans le grenier de nos illusions perdues ? Faire passer notre naïf regard d’enfant par pertes et profits au bilan de l’existence ? Considérer, désormais, que rien n’est sincère, authentique, dénué d’hypocrisie ?
Que les Bisounours ne sont qu’une malicieuse distraction ? Un tour de prestidigitation ? Destiné à réduire notre lucidité à l’état de protozoaire avorté ?
Bah oui, DUCON ! Là, justement, je fais preuve d’une franchise totalement désuète.
Si Barbapapa est, encore, pour toi, l’incarnation de ce(eux) qui t’entoure(ent), alors stop ! Cesse ta lecture immédiatement. Ce qui suit ne peut te concerner.
Pire, ça va te faire du mal.
Sauf si, comme moi, tu as appris. Qu’on peut rêver d’un univers et vivre dans un autre. Appris qu’on peut regarder pour mieux écouter. Réfléchir pour mieux décoder. Ressentir pour mieux pressentir. Bref, se souvenir de ses faiblesses pour en faire de vraies forces. Accepter qui nous fûmes pour devenir qui nous sommes (Merci Jeannot !).
Les yeux bien droits dans les siens, histoire de dire qu’on n’est pas dupe tout en lui laissant imaginer le contraire.
Raconter à l’envie ce que la vie, les autres, attend(ent). Garder, cependant, les ouïes bien ouvertes. Pour capter le moindre signe.
Déceler l’indicible. Appréhender l’infime.
Saisir l’insaisissable.
Si vous entendez ce signal. Qui vient de l’intérieur.
Ne faites pas que l’entendre. Ecoutez-le.
Avec le temps, vous saurez quoi en faire.
Comment réagir. Agir.
Pour vous.
Ni contre les autres.
Ni malgré les autres.
Pour vous.
C’est le premier coup d’œil qui compte.
Une fois les coulisses dévoilées, vous saurez.
Comédie ou tragédie.
Vous choisirez.
Vôtre rôle.
C’est le sien.
Vous donner cette possibilité.
C’est son rôle.
À lui.
Au signal d’alarme…
« Lorsqu’ils sont petits, les garçons disent souvent qu’ils veulent être pompiers. Ils n’imaginent pas à quel point ils le seront. Pour éteindre des incendies allumés par d’autres. Aucun enfant n’est pyromane par nature, c’est qui nous sauve. »
Léo Myself