C’était le 22. Exactement. Message reçu. Simple. Sans fioriture. Mais plein d’attention. D’affection. Me proposant de partager la veillée de Noël.
Avec elle, ses deux enfants et leur papa. Jusqu’au dernier moment, j’ai hésité.
Certes, j’avais répondu positivement. Jusqu’au dernier moment, je pouvais trouver une excuse. Grippe, gastro, coup de fatigue. Dans notre monde faux-semblants, pas compliqué de le faire. Semblant. Au delà d’honorer cette invitation, j’avais envie. De ne plus me mettre en quarantaine. Du monde. Des gens. De leur gentillesse. Oui, il arrive que des gens le soient. Gentils. Sans calcul. Sans autre objectif. Si ce n’est faire plaisir. Donner de la joie. Trinquer au bonheur. Faire qu’une fête soit ce qu’elle doit être. Un moment où ce qui nous rassemble existe bien plus. Que ce que qui nous semble nous séparer. Diviser pour mieux régner (divide et impera – Sénat romain, repris par Machiavel), un principe appliqué depuis la nuit des temps.
Mais là, juste le contraire. Etre ensemble pour mieux s’aimer. En nos temps troublés, pour ne pas être pessimiste, le contrepoint est bienvenu.
Ouvrir sa porte, c’est ouvrir son esprit, son cœur. C’est accueillir l’autre comme une personne. S’en foutre de sa couleur, de sa croyance, de ses idées. Juste lui tendre la main.
Le hisser vers des sommets de convivialité. Ou lui éviter de sombrer. Dans les abîmes du désespoir. Pas compliqué. Suffit d’un texto. Simple. Sans fioriture.
Je ne savais pas. Qu’en outre, un roi mage serait là. Avec un peu d’avance, je vous le concède. Ni myrrhe, ni or, ni encens. À leur place, un magnifique dîner. Auquel je n’ai pu faire honneur. Comme je l’aurais aimé. Mon appétit du soir diminue au rythme de ma vue. De ma vie. Moins j’y vois bien, plus je mange moins davantage…
Je ne savais pas, alors, que le maître queux fut une vedette du cinéma. Internationale qui plus est ! Ça n’aurait rien changé. Au bonheur de ces instants.
Non. Je n’aurais pas demandé d’autographe. Ni de selfie.
Je n’aurais pas goûté ce Noël autrement. Qu’à travers. Son sourire. Les embrassades des enfants. Se souvenant (c’est impressionnant, la mémoire, à cet âge !) de mon petit coup de pouce.
Je fus couvert de bisous, envahi de gaîté, noyé dans les bulles.
Le Père Noël avait pris des habits peu connus. Aujourd’hui.
Ceux de l’offrande.
De l’accueil.
De l’amour.
Voilà pourquoi j’ai vécu un 25 décembre inoubliable.
Avec des lumières.
Pas dans le sapin.
Dans les regards.
Avec des cadeaux.
Pas sous le sapin.
Dans les cœurs.
On était juste à la fin de l’avent.
Qui donnait, enfin, envie.
De connaître l’après…
« J’aurais aimé être le Père Noël. Je ne suis que le Père Lionel. Mais des petits lutins m’y ont fait croire, bien que je n’aie plus vraiment l’âge… »
Léo Myself