Je l’ai toujours. Comme neuf. Noir et blanc. Skull on black sand. C’était il y a 3 ans.
Un présent. Une offrande. Pour un passage important.
Aux yeux des autres, peut-être. Pas aux miens. Pas pour les mêmes raisons, en tout cas.
Je l’ai toujours. Je l’utilise. Chaque jour.
Il me consume chaque fois. Qu’il s’allume. Chaque fois. Il ravive la flamme. De ce temps. Où j’étais une torche. Embrasée par la moindre étincelle. De cet amour torride. Ce bûcher dont j’aurais voulu être les braises. Ignorant que j’en deviendrai les cendres.
Il n’empêche. Je l’ai toujours.
Parce qu’il me ressemble. Il est un miroir. De qui je suis. Aujourd’hui.
Même s’il est déjà d’hier.
Il me ressemble. S’allume sur demande. S’éteint de manière identique. Bien qu’il tente d’y résister. Parce que c’est sa raison d’être. Son feu ne craint rien.
Bien droit. Insensible aux vents. Conçu pour résister. Pour exister. Quelles que soient les tempêtes. Les bourrasques. Fait pour donner l’envie.
D’une cigarette. D’un instant fugace. D’un signal de fumée. Dispersé dans l’air.
L’air du temps. Du temps qui passe. Mais n’efface rien.
Lorsque tout est consommé, grillé, carbonisé, il demeure.
Prêt à fonctionner. À reprendre du service. À rallumer.
Ce qui ne peut s’éteindre.
Cette flamme sans fin. Cette faim de brûlures. Qui ne guérissent jamais.
Histoire de ne pas oublier. Qui les a provoquées.
Et continuer. À me croire un volcan. À croire en l’irruption. À la fournaise.
Espérer l’incendie.
Dans lequel se jeter. Pour y trouver l’envie. D’encore une fois m’en faire un foyer.
Absence de pompiers.
Dans ma tête.
Cramée, caramélisée.
En surchauffe à vie.
En permanence alimentée.
Au pur cœurosène.
Voilà pourquoi.
Je l’ai toujours.
Malgré sa tête de mort.
Ou à cause.
Voilà pourquoi.
Il continue.
À être ce feu.
Si précieux.
Mon briquet…
« Se consumer d’amour reste bien plus captivant que consommer à mort…» Léo Myself
Très joli.
Dunhill, j’aurai ta peau !!!