On ne sait pas très bien. Leur nombre. Portion infinitésimale ou surpopulation sans fin. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas une affaire de quantité. Mais de qualité. On peut avoir son propre avis à ce sujet. Mais leur capacité de nuisance relève, à tout point de vue, d’une qualité. En ce qui les concerne surtout. Moins, peut-être, pour les personnes qui en sont l’objet. Voire les victimes. De nombreux écrits ont traité de ce sujet.
Pervers narcissique, manipulateur, sociopathe dissimulé, même le cinéma s’en est emparé depuis longtemps (d’Hitchcock avec Soupçons ou L’Ombre d’un Doute au Talentueux Monsieur Ripley d’Anthony Minghella, ou encore Arrête-moi Si Tu Peux de Spielberg – j’en oublie, mais nous ne sommes pas non plus dans les Cahiers du Cinéma !). Je ne vais pas disserter sur la question. D’autres l’on fait bien mieux que moi.
Addiction affective, sexuelle, ambivalence du comportement. Chaux/froid. Une douche écossaise. Nous enfonçant sous terre. Scottish-terrier, en somme.
Je souhaite simplement évoquer ce que traverse. Une personne qui m’est proche. Malgré son intelligence, sa lucidité, la distance qu’elle est parvenue à installer.
Finalement, elle se retrouve au même stade. Là où l’on est. Lorsqu’on a décidé de mettre fin à cette gourmandise. En sachant qu’elle nous est nocive. Et qu’on passe devant une pâtisserie. Que sa devanture nous interpelle.
Jusqu’à nous arrêter. Nous invitant. À replonger. Nous connaissons le risque. Le danger. Pousser la porte n’est qu’une épreuve, se dit-on. Persuadé d’en sortir vainqueur. Grandi(e). Plus fort(e). L’énergie mobilisée puise dans nos ressources. Jamais indemnes. Les cicatrices se réveillent. Sans nous faire vraiment mal.
Nous rappelant simplement leur présence. Leur histoire.
Ils (elles) le savent.
Comme l’océan, peu à peu, avec patience et opiniâtreté, parvient à éroder la côte.
Ils (elles) poursuivent, inlassablement, leur putain de travail de sape.
Nous interdisant l’oubli. Salvateur, purifiant. Nettoyage absolu et définitif. De ce que nous avons connu. Aimé. Avec eux (elles).
Notre mémoire (affective, notamment) est leur arme. Notre présomption aussi. À croire être capables. De les vaincre d’un coup.
À les renvoyer dans l’enfer. Dont ils n’auraient jamais dû partir. Ce n’est pas facile. Pourtant c’est possible.
Une seule solution : tirer le rideau, définitivement.
Un peu comme les Deschiens dans leurs célèbres sketches.
Sur cette pièce qu’ils(elles) nous incitent à rejouer sans fin. Y compris par scénettes.
Ne s’occuper que des répliques à venir. Des rôles qui nous attendent.
Qui n’attendent que nous. Personne d’autre.
Interpréter sans faux-semblant ce que la vie nous offre.
Ne rien calculer. Chercher ce qu’il y a de plus sincère.
Au fond de nous. Après y avoir fait le ménage.
Regarder devant.
Découvrir ce qui nous attend.
Supprimer le rétroviseur.
Mettre les essuies glace.
La ventilation sur le pare-brise.
Histoire de bien voir la route.
Qui s’ouvre à nous.
Sans fantôme.
Sans passé décomposé.
Pour un futur prometteur.
Alors, ces gens-là seront bien marris.
Marris d’être gros-jean comme devant.
Car ils n’auront aucun espoir de nous y atteindre.
Devant.
Eux(elles) qui ne savent rien d’autre.
Que revenir.
Chercher à nous ramener.
Avant.
« Ne jamais oublier que Narcisse est mort de n’avoir (un peu trop) jamais aimé personne d’autre que lui-même. »
Léo Myself
Ces gesn-là seront bien marris.
Marrsi dêtre gros jean comme devant.
CVar c’est ce qui compte vraiment
Regarder devant et y découvrir ce qui nous y attend.
Oublier le rétroviseur.
Lancer les essui-glaces.
Histoire de voir nettement la route
Qui s’ouvre devant nous.
Sans fantômes.
Sans spectres.
Sans illusion.
Avec une seule certitude.
Vous ne pourrez plus rien.
Nous faire.
Vous ne pourrez plus nous empêcher.
D’être nous.
Sans vous