
Changer l’eau.
Nécessaire.
Indispensable, souvent.
Pour les fleurs, les poissons rouges ou le bain.
Les débarrasser des impuretés accumulées.
Des saloperies stagnantes.
Multipliant leurs colonies empoisonnées.
Elles finissent par tout pourrir.
De l’intérieur.
S’infiltrant partout.
Jusqu’à la moelle.
Jusqu’au cœur.
Après leur départ, si départ il y a, ne reste qu’arridité, sécheresse où rien ne peut repousser.
Il faut donc en changer.
Renouveler ce vecteur vital.
H2O.
Creuset de toute naissance.
Lui rendre ses vertus originelles.
Pureté, transparence, limpidité.
Condition non négociable.
Pour un retour.
Vers le commencement.
Même avec retard.
Il n’est jamais trop tard.
Pour se vider.
De ce qui nous encombre.
Pour se laver de ce qui nous a marqué.
Cette marque qui nous suit.
Nous relie.
À ces histoires.
Que nous voudrions contenir.
À de simples événements.
À ces moments.
Ancrés dans leur passé.
Dispensée de tout futur.
Pour nous épargner l’apnée.
Pour nous donner l’occasion.
D’un nouveau souffle.
Gavé d’oxygène.
Plein de bulles.
Faisant pétiller l’eau.
Toute cette eau.
Qu’on aura changée.
Qui va changer.
L’air.
Qu’on va respirer.
Enfin.
Ensemble.
« Il faut vider son esprit, être sans aspérité, pour ne laisser aucune prise. Comme de l’eau » (Léo Myself, librement inspiré de Bruce Lee)